Chapitre 1: Moonchild

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Jungkook's story : Still with you.

Chapitre 1 : Moonchild

J'ai 13 ans, je m'appelle JungKook et je suis désespéré. Aujourd'hui, je viens d'être éliminé de l'émission Superstar K3. C'est une émission de grande écoute qui cartonne en Corée. Mais, voilà, mon rêve s'est écroulé et j'ai envie de pleurer. Dans les coulisses, mes parents me rejoignent et me serrent dans leurs bras. Ils m'ont toujours soutenu et laissé choisir ce que je voulais faire. J'ai de la chance d'avoir grandi dans cette famille, je le sais très bien.

Je viens de Busan, un grand port dans le sud de la Corée. J'ai un grand frère et un chien. Pendant longtemps, je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire, je n'avais pas vraiment d'envie. Je faisais ce qui me plaisait, sans penser plus loin. Je n'aime pas l'école. Je n'ai pas envie de participer à cette mascarade pour être le plus brillant. Je travaille très peu. Mes notes sont globalement mauvaises mais mes parents ne me mettent aucune pression. Ils disent qu'ils me font confiance et que je vais trouver ma voix. Une fois, j'ai triché pour une interro au collège et je me suis fait prendre. C'est la seule fois où ma mère m'a vraiment engueulé. Elle était en colère et mon père aussi. Mais surtout, elle était triste que je me détourne du droit chemin. Elle m'a demandé de ne plus le faire. Elle a dit que les notes lui importaient peu, à condition que je fasse quelque chose qui me plaise. Dans mon pays, ce n'est pas si courant de voir des parents tenir ce discours à leurs enfants. Je leur en suis infiniment reconnaissant car, finalement, je ne sens pas trop toute cette pression absurde qui pèse sur mes camarades à l'école.

Là où je m'éclate c'est dans le sport et les arts, la musique, le dessin. J'obtiens d'excellentes notes dans ces disciplines. Mes profs sont fiers de moi et m'encouragent. Je me sens comme un poisson dans l'eau sur un stade ou quand il s'agit de créer quelque chose. D'ailleurs j'ai une ceinture noire de et je suis très bon en badminton. Un temps, j'ai voulu devenir joueur professionnel.

Mes parents disent que je suis jeune et que j'ai le temps de faire des expériences. C'est pour ça que je suis venu à Séoul pour cette émission de chant. J'étais terrifié. Et puis, j'ai trouvé plus fort que moi.

C'est la claque. Je me sens complétement perdu, comme un boxeur qui s'est fait sonner. Mon rêve s'écroule. Je voulais chanter. La musique était devenue ma raison de vivre.

Comment ? Je me souviens de ce moment qui a changé ma vie, où tout a semblé s'éclairer, l'évidence, là, devant moi. Je regardai des clips à la télé avec mon frère et tout à coup, ça a été G Dragon avec sa chanson Heartbreaker. Il s'est passé un truc dans mon corps et dans ma tête. J'avais chaud d'un coup, j'avais envie de me lever et de faire comme lui. J'étais pourtant immobile, subjugué par son rap, sa présence à l'écran, sa manière de danser. J'ai regardé je ne sais combien de fois cette vidéo, j'ai appris les paroles, j'ai cherché à imiter ses gestes devant le miroir de la salle de bain. J'étais accro. Comme une porte qui s'ouvre sur le chemin qu'on cherchait depuis un moment.

Alors, j'ai pris des cours de chant. J'ai aussi appris le Beat Boxing dans un club avec des amis. J'ai adoré cette période insouciante. Je me débrouillais bien. Mes parents voyaient d'un bon œil ma passion nouvelle. Ma mère m'a proposé de m'inscrire aux auditions pour l'émission et j'ai dit oui. Cependant, les choses ont vite changé, une fois arrivé à Séoul. C'est la capitale. Tous ceux qui veulent réussir viennent ici. Je me suis retrouvé avec plein de gars et de filles qui chantaient super bien et je me suis senti nul. A Busan, je n'étais pas mauvais. A Séoul, j'étais un apprenti chanteur parmi d'autres. J'ai commencé à ressentir cette pression, ce stress qui bouffe notre société. Ça m'a rendu malheureux. Je n'étais pas à la hauteur, c'est tout. J'ai été éliminé et maintenant il faut rentrer à Busan.

Still with youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant