Still with you

Chapitre 10: Fake Love

Chapitre 10: Fake Love.

On doit reprendre la tournée dans quelques semaines. Mais pas question de se reposer. On bosse toujours autant. L'ambiance dans le groupe est mitigée. On est content d'avoir fait ces premiers concerts et de l'accueil très chaleureux qu'on y a reçu. Mais, il reste toujours ce sentiment qu'on aurait pu faire mieux.

On discute beaucoup de la manière dont on pourrait améliorer les choses, rendre le spectacle plus fluide, plus festif. Enfin, ils discutent, et moi j'écoute. Je trouve qu'Hoseok et Youngi ont toujours de bonnes idées. Tae propose aussi les siennes, mais elles sont souvent trop farfelues pour qu'on puisse les intégrer au show. Chaque fois, il nous regarde, comme s'il ne comprenait pas qu'on ne le comprenne pas. Ca me serre le cœur. Mais je ne fais rien. Parce que je ne sais pas quoi faire pour lui.

Jin et Jimin répètent inlassablement. Le premier pour combler ses lacunes en danse, le second par perfectionnisme un peu maladif. Hoseok reste souvent avec eux pour les aider. Youngi et Nam Joon s'enferment dans le studio de musique. Moi, je joue aux jeux vidéo avec Tae quand on a le temps. Je vois bien que son humeur est très changeante, encore plus que d'habitude. Il passe par des moments de grande déprime, je ne sais pas pourquoi exactement, mais je vois bien que ce n'est pas seulement parce qu'il aurait voulu être meilleur sur scène. Ca semble être sa nature, un moment exaltée et joyeuse, un autre fermée et douloureuse. Comme je ne sais pas comment l'aider, je passe du temps avec lui pour lui changer les idées. On joue donc après les entraînements, on va à la salle de sport. Il me raconte son enfance avec ses grands-parents à la campagne. Ses parents, agriculteurs, travaillaient beaucoup alors c'est sa grand-mère, surtout, qui l'a élevé. Il en parle comme d'une période heureuse. Je vois que ça lui manque. Son frère et sa sœur lui manquent aussi. Il me raconte comme il emportait un crayon dans son lit, pour dessiner les rêves fous qu'il faisait, il levait le bras dans le noir et dessinait ce qu'il avait vu, dans le vide. Je ne suis pas sûr de comprendre tout ça, mais, une fois de plus, je réalise que Tae est vraiment une personne unique et sensible. Je ne le comprends pas toujours mais j'essaie, vraiment. Il est si attachant. C'est mon copain. J'ai besoin de lui. Je ne sais pas ce qui se passe exactement entre lui et Jimin. Je n'ose pas lui en parler évidement. Il n'évoque jamais notre baiser passionné. J'en suis soulagé, je l'ai presque oublié maintenant. Un moment d'égarement qui ne vient plus brouiller nos relations. Tous les deux, nous sommes les plus jeunes et même s'il a deux ans de plus que moi, c'est de lui que je me sens le plus proche. Moi-aussi ma famille me manque. Moi aussi je me sens souvent mal, je ne sais pas pourquoi. Je n'en parle à personne. Je n'arrive pas à m'exprimer.

Un soir, après la répèt, Jimin me propose d'aller à la salle de sport avec lui. Depuis quelques jours, je le surprends à me fixer dans le miroir de la salle de danse. Il semble un peu inquiet. Je vois bien qu'il cherche à me parler, mais la vie au dortoir ne facilite pas les têtes à têtes. J'accepte de le suivre. On fait des assouplissements. Jimin parle de tout et de rien. Il rit, il me taquine, il me complimente sur mes performances. Il est tellement gentil. C'est mon grand copain lui aussi, n'est-ce pas ? Alors pourquoi, j'ai un peu mal au ventre dès qu'il s'approche de moi ? Il est très tactile, comme Hoseok. Mais quand c'est lui qui me chatouille, m'enlace, ébouriffe mes cheveux... et ben c'est pas pareil.

-Hoseok est venu me parler, tu sais Jungkook ?

Ma pomme d'Adam semble tomber dans mon estomac. J'accentue mon étirement pour masquer ma surprise.

-....Ah oui ?

-Il m'a demandé ce qu'il y avait entre Tae et moi. Il a dit que tu n'étais pas toujours à l'aise avec nous et qu'il fallait qu'on fasse plus attention à toi...

-.....

-Qu'est-ce qui se passe Jungkook ? Sa voix est douce.

C'est la panique ! J'ai encore plus mal au ventre. Je souffle lentement et tente de cacher mon visage qui, je le sens, est en feu.