Chapitre 9: Young Forever

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Chapitre 9: Young forever.

Quand nous rentrons en Corée, c'est mon anniversaire. Je fête mes 17 ans. La compagnie nous a accordé quelques jours de repos après notre éprouvante expérience américaine. J'ai tellement hâte de rentrer chez moi, à Busan. J'ai besoin de repos, de jouer avec mon frère et mon chien, d'embrasser mes parents et de manger les bons plats de maman.

Mais, rien ne se passe comme j'avais prévu. Je ne sais si j'en suis agacé ou heureux. Une chose est certaine : je bouillonne encore d'émotions. Il semble que je ne puisse me reposer pour tenter d'ordonner le tourbillon dans mon esprit.

Le directeur m'a dit qu'il préférait que je reste à Séoul pour mon anniversaire. J'en pleurerais, mais je serre les dents. Que puis-je dire ? Le jour J, Nam Joon et Tae m'emmène jouer au bowling. Je sens bien que quelque chose se prépare car les autres ne viennent pas avec nous. Chacun prétexte un truc urgent à faire. Je suis Nam Joon et Tae. Ils ont l'air très en forme, ne cessant de parler. Tant mieux car moi, je n'ai rien à dire. Ça doit être dans ma nature. Je n'ai aucune personnalité.

Alors on passe l'après-midi à faire des parties de bowling, de flippers, de jeux d'arcades. Finalement, l'excitation me gagne, car j'aime jouer et... surtout gagner. Mais j'essaie de rester calme car je ne veux pas être désagréable avec mes camarades. Je leur suis reconnaissant de s'occuper de moi pour mon anniversaire.

Enfin, on rentre au dortoir. Mes deux copains semblent super excités. Nam Joon ne cesse de rire bêtement dans la voiture, il passe un appel rapide, juste pour dire, « On arrive ». Tae me fait ses grands sourires carrés en jouant des sourcils. Ok, ils m'ont préparé une surprise. Je ne sais pas si j'en ai envie, mais je ne peux y couper, n'est-ce pas ?

Tae se précipite dans l'escalier pour ouvrir la porte en premier. Il passe la tête et se tourne vers moi.

-Ferme les yeux, il me dit gentiment.

Alors, je ferme les yeux. Je sens qu'il me bande les yeux avec son foulard. Je suis submergé par son odeur. Je me sens faible.

-Tu peux avancer, me dit Nam Joon en appuyant sa main sur mon dos.

Alors j'avance. J'entends des bruissements, des petits rires étouffés, des bruits de vaisselle, quelqu'un prend une grande inspiration. J'entends aussi un hoquet. Il y a du monde chez nous. Comment vais-je encore supporter tout ça ? J'ai l'impression de sombrer. J'ai besoin de me reposer, d'être au calme, tranquille dans mon coin. J'ai besoin de temps pour grandir. Pourquoi personne ne s'en aperçoit-il ? Peut-être est-ce de ma faute ? Je parle de moins en moins, mais j'essaie de rester sympa et souriant pour le groupe.

-Joyeux anniversaire Kookie !! chantent mes camarades, pendant qu'Hoseok m'enlève le foulard.

C'est comme dans un film, dont je suis le spectateur et non l'acteur principal. Face à moi, ma mère. Elle pleure, les bras tendus vers moi. J'avance vers elle. Les voix disparaissent de notre petit salon. Je prends ma mère par la taille et la serre contre moi. Elle ne cesse de m'embrasser, les cheveux, le front, les yeux, les tempes. Mon père se joint à notre étreinte. Il ébouriffe mes cheveux. Je vois ses lèvres bouger mais je n'entends pas ce qu'il dit. J'ai l'impression d'être sous l'eau. Quand mes parents me lâchent, c'est mon frère qui saute dans mes bras. Mon grand frère. Je suis si content de le voir. Il me fait rire.

Tout-à-coup, le son revient. C'est le brouhaha ! Mes camarades me serrent tour à tour dans leurs bras. J'ai la tête qui tourne. Je n'ai toujours pas dit un mot.

Jin frappe dans ses mains pour ramener le calme et convier tout le monde à s'asseoir par terre autour de notre petite table. Je remarque alors que notre salon est entièrement décoré, pour moi. Des ballons, des guirlandes à mon nom, des photos sur les murs. Hoseok et Jimin s'en sont chargés. Je n'en reviens pas. Il faut dire que depuis que Jimin a rejoint le dortoir, on fête les anniversaires. C'est la tradition, il y tient. Son père lui envoie toujours un beau bouquet pour fêter le sien. Pour le repas, il faut se serrer. On me place entre mes parents. Jimin est en face de moi. Il ne me quitte pas des yeux, mais je ne peux soutenir son regard. Je suis trop ému. J'ai les yeux qui brûlent. Je ne veux pas qu'il me voit si faible.

Still with youWhere stories live. Discover now