Still with you

Chapitre 29: Don't leave me.

Chapitre 29: Don't leave me.

Pour mon anniversaire, je décide d'inviter mes frères au restaurant. J'ai vingt ans. Je veux me comporter en adulte, je veux leur faire plaisir. Heureusement Tae peut nous rejoindre et on passe une bonne soirée. Mes grands frères me chambrent beaucoup mais j'encaisse mieux maintenant que je me sens plus grand et plus fort. Ils me remercient pour mon solo Begin que je chante en leur honneur, sur notre tournée Wings. Ils m'offrent une guitare, je suis aux anges. Jimin m'offre aussi du parfum. J'apprécie beaucoup cette attention car je suis très sensible aux odeurs et je vois avec plaisir qu'il a visé juste. Sans doute est-ce lui qui me connaît le mieux dans le groupe.

Deux jours plus tard, nous sommes invités à nous produire sur scène avec le fameux Seo Taiji. Il fête ses vingt-cinq ans de carrière. C'est un sacré évènement, on est tous très honoré car on l'admire beaucoup. C'est le précurseur du mouvement K Pop, il a commencé sa carrière au début des années 90. D'ailleurs, pendant l'été, nous avons sorti une reprise de sa chanson Come Back Home pour lui rendre hommage.

On poursuit les répétitions à un rythme plus soutenu car la tournée reprend dans un mois. C'est difficile pour Tae qui jongle avec deux emplois du temps, c'est difficile pour Hoseok qui est de plus en plus stressé à l'idée de ne pouvoir sortir sa mixtape cette année. Pour ma part, je m'entraîne plus que jamais au chant. J'ai l'impression que je peux m'améliorer à ce niveau. Je fais de nombreuses covers pour m'exercer, les fans sont ravies alors ça me donne encore plus confiance en moi. Nam Joon et Youngi semblent aussi un peu angoissés car notre nouvel album sort le 18 septembre.

C'est le début d'une nouvelle trilogie donc, il s'intitule Love Yourself : Her. Le trailer, chanté par Jimin, est très bien accueilli par les fans. Il s'agit de Serendipity. La voix de Jimin, son interprétation, les paroles de Nam Joon, tout est magnifique. Pourtant Jimin n'est pas serein. Je sens sa fébrilité pendant les entraînements, il n'est pas satisfait que ce qu'il fait. Je le rassure, lui montre les vidéos pour qu'il voit comme il est parfait, mais rien n'y fait. Il veut changer de couleurs de cheveux, mais ne peut se décider. Il doute, il dit que rien ne lui va. Il pleure parfois. Rien de ce que je fais pour lui ne semble l'apaiser. Il dit qu'il est nul, qu'il n'a rien à faire avec nous, qu'il n'aime pas sa voix. Nos grands frères tentent aussi de lui remonter le moral, en vain. Je suis mal pour lui et surtout, je me rends compte que je suis impuissant à lui remonter le moral.

Pour Jin, c'est toujours des entraînements supplémentaires en danse. J'admire sa détermination et je mesure ses progrès. Je reste parfois avec lui mais il dit qu'il préfère être seul, que je vais trop vite pour lui. Il dort très peu, ça m'inquiète. Il n'est pas au mieux de sa forme lui non-plus. Depuis l'anniversaire de Nam Joon, il s'est renfermé, imperceptiblement. Il a refusé de cuisiner son plat favori quand Nam Joon le lui a gentiment demandé. Il a dit qu'il n'avait pas le temps, qu'il était fatigué par les répétitions. Mais, évidemment, il y a autre chose. Jin a perdu espoir. Il travaille quatorze heures par jour et essaie de dormir le reste du temps. Il se noie dans les entraînements pour cacher sa peine. Nam Joon ne voit rien, comme toujours et loue même son engagement.

On repart en tournée, à travers l'Asie, juste après l'anniversaire de Jimin. Il n'a pas voulu fêter ses vingt-deux ans, prétextant la tournée. Ca me chagrine mais on respecte sa décision bien-sûr. Je lui offre un joli sweat jaune, comme il aime. Ca semble lui faire plaisir. La veille du concert à Osaka, Jimin me demande de partager sa chambre. Il veut qu'on dorme ensemble. Il dit que ça le rassure. Moi-aussi ça me fait plaisir. On s'embrasse de temps en temps, toujours en cachette. Mais, on ne s'est pas caressé depuis le fiasco, dans la salle de muscu. Jimin ne demande rien d'autre que de tendres câlins, on dort, donc, étroitement enlacés cette nuit-là. J'ai toujours envie de lui bien-sûr, mais j'ai peur. Je suis content de le tenir dans mes bras, j'espère lui donner la force et la confiance qui semblent l'avoir quitté depuis quelque temps.