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Éris avait encore trébuché sur un pli du tapis.
Son nez la lançait. Sa vision était trouble. Mais elle devait se relever. Le temps pressait.
Autour d'elle des ombres dansaient. Elles s'adonnaient à une danse sulfureuse, la narguaient, prêtes à fondre sur elle et à la déchirer en morceau. Mais elle devait se relever.
Une main entra dans son champs de vision. Elle paraissait si pure et douce qu'Éris n'hésita pas à l'attraper. Elle appartenait à une femme, aussi grande qu'une fae, et le sourire plus éclatant que la lumière. Elle rayonnait, comme un halo. Éris dut protéger son visage avec ses mains pour ne pas être éblouie.
— Qui êtes-vous ?
Éris plissa des yeux. La femme dégageait tant d'énergie qu'il était presque impossible de distinguer les traits de son visage. La sorcière grimaça lorsqu'elle sentit une brûlure au niveau de son flanc. La boîte de la reine Seelie.
— Tu ne dois pas ouvrir la Porte de l'Abysse, lui intima la femme.
— Jamais je ne ferais une chose pareille, s'exclama Éris, c'est justement ce que j'essaie d'empêcher. Est-ce que vous pensez que ma sœur pourrait être liée à ça ?...
La main de la femme effleura sa joue.
— Si tu suis la voie Céleste, les anges t'aideront.
Éris s'éveilla en sursaut. Un filet de sueur froide roulait sur ses bras. Sans tarder, la sorcière bondit hors de son lit. Elle se précipita dans sa salle de bain pour se changer rapidement puis se rua sur son autel. D'une œillade, elle vérifia l'orbe de sa chambre. Elle diffusait une lueur azur, signe du début de matinée, ce qui lui laissait un peu de temps devant elle avant que ses cours ne débutent.
La porte de sa chambre claqua. Éris frémit.
— Diable depuis le couloir j'ai ressenti ta panique, s'exclama Ash, qu'est-ce que tu manigances encore ?
— Je dois contacter Roshan, expliqua Éris, si... si le Sceau de l'Abysse est sur le point d'être rompu, il nous faut du renfort. Et je crois que les anges peuvent nous aider.
Le visage d'Ash se plissa d'horreur, comme si Éris venait d'évoquer l'un de ses pires cauchemars.
— Les anges ? répéta-t-il, il est hors de question que tu ramènes ces plaies dans ce monde !
— C'est étrange car je n'ai pas le souvenir de t'avoir demandé ton avis, murmura Éris dans sa barbe.
Elle empoigna une craie blanche et traça mécaniquement un cercle tout autour d'elle, qu'elle recouvrit de runes protectrices. Puis elle s'empara d'un miroir de poche, posée sur son bureau et s'agenouilla au centre du pentacle.
