Miracles In December (Le Droit de Nous Aimer)

Chapitre 8 - Partie 1

Ce devait être la quinzième robe que Lily essayait. Au moins. Et aucune d'elle ne lui avait tapé dans l'œil. Mais toutes lui allaient à merveille.

— Je ne sais pas... Je me sens boudinée dedans.

— Boudiné de quoi ? Tu pèses quatre-vingt-quinze livres* toute mouillée !

— Quatre-vingt-quatre.

— Pardon ?

— Je pèse quatre-vingt-quatre livres**.

Je levai les yeux au ciel en les écoutant se prendre le bec entre eux. Lily n'était clairement pas la fille la plus grosse de l'université. Loin, très loin de là. Elle était déjà toute petite avec ses cent cinquante et un centimètres, alors il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle pèse bien lourd. Surtout qu'elle faisait attention à ce qu'elle mangeait.

Pas convaincu pour un rond, elle referma le rideau de la cabine d'essayage et se changea. Elle ressortit, déçu, et nous quittâmes la boutique. Dehors, la neige avait commencé à tout recouvrir. Il avait neigé sans discontinu cette nuit, rendant les routes et les trottoirs blancs. Les déneigeuses étaient passées sur les axes routiers, mais les trottoirs restaient glissants. Il manquait encore plusieurs bons centimètres de neige pour ne plus craindre de se fracturer le coccyx. Le ciel était blanc et les flocons tombaient avec légèreté, tourbillonnant selon les courants d'air, s'échouant là où on les avait emportés. Il faisait zéro degré Celsius, mais avec le vent qui soufflait parfois, le ressentit était plus bas.

Côte à côte, nous marchâmes dans les rues décorées et partiellement enneigées d'Oxford. Les boutiques avaient toutes finis de préparer leurs plus belles vitrines et on pouvait déjà croiser des personnes portant des pulls de noël. Il était impossible d'oublier cette fête. Elle était dans la bouche de tous, petits comme grands, commerçants comme businessman. Les façades, les rues, les vitrines, les publicités, absolument tout rappelait cette fête si célèbre. Et la neige allait sans doute être au rendez-vous.

Je baladai mon regard sur ce qui m'entourait lorsqu'il fut happé par une vitrine. Je m'arrêtai, attirant ainsi l'attention de mes amis.

— Soan ? Y'a un problème.

— Non, répondis-je, distrait.

Lily suivit mon regard et comprit bien plus vite que Dan ce que j'avais vu.

— On peut rentrer dans cette boutique si tu veux.

— Oui.

Ce que nous fîmes.

L'intérieur était élégant mais les prix un peu trop élevés pour mon porte monnaie. Dommage. Un costume rouge m'avait tapé dans l'œil. Je m'en approchai et grimaçai en voyant le prix.

— Il est cher.

— Oui. Trop pour moi.

— Tu peux l'essayer, tu sais.

— Non merci. Je n'ai pas envie d'être encore plus frustré.

Lily insista.

— Essaie-le quand même. Au pire, s'il ne te va pas, tu auras moins de regret.

— Mais s'il me va ?

— Tu auras l'air d'un prince l'espace d'un instant.

Son sourire finit de me convaincre. Je demandai ma taille à la vendeuse et me dirigeai vers les cabines d'essayages. Il me fallut plusieurs minutes pour enfiler ce costume assez criard par sa couleur, mais qui, au contraire, avec mes cheveux sombres et ma peau blafarde, ne pouvait que rendre bien.

Je n'osai pas me regarder dans la glace et ouvris la cabine pour montrer le résultat à mes amis. Inconsciemment, je retenu mon souffle, soucieux de leur avis. Avis qui ne tardèrent pas à tomber :