Chapitre 17 - Partie 1

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J'aurais pu claquer la porte, partir en courant, limite sauter dans les couloirs, tant j'avais été soulagé d'entendre dire qu'il s'agissait de la fin du cours.

Ça ne faisait que deux semaines.

Deux petites et interminables semaines que les cours de la nouvelle période avaient commencé, et avec eux, ceux de monsieur Mitchell.

Une horreur.

Une torture !

Ce type me sortait par les yeux.

Être dans la même pièce que lui, respirer le même oxygène, entendre sa voix et croiser son regard, me donnait de l'urticaire. Je l'excrétais du plus profond de mon être, et ça, Owen ne voulait pas le comprendre.

Ni la secrétaire d'ailleurs.

Je n'avais pas tenu deux cours avec lui que j'avais été demandé s'il n'y avait pas de la place ailleurs. Il y en avait, dans le cours d'Ach', mais la femme n'avait jamais voulu céder. Elle disait que se serait trop d'administratif pour un seul étudiant découragé.

Qui était découragé ?! Je demandais le cours approfondi d'Ach' bordel ! Il était l'un, si ce n'est le, des enseignants les plus stricts de l'université. Qui était vraiment découragé dans l'histoire ? Parce que l'administratif, c'était son job, pas le mien.

C'était visiblement trop compliqué, et j'avais dû abandonner. J'avais bien été chercher du soutiens aux côtés d'Ach' et il m'avait même proposé des cours particuliers, mais là encore, ce n'était pas le fond du problème.

La matière n'était pas un problème.

C'était celui qui l'enseignait.

Je rangeai aussi vite que l'éclair mes affaires, bondis sur mes pieds, prêt à décamper dans la seconde quand la voix de Mitchell me fit frissonner d'horreur.

Dieu, j'avais des envies de pécher !

— Monsieur Berett, veuillez venir me voir je vous prie.

Je croisai le regard compatissant de Lily et inspirai profondément.

Ne pas l'insulter.

Ne pas m'énerver.

Ne rien laisser paraitre.

Toutes mes bonnes résolutions fondirent comme neige au soleil lorsque je fus debout devant son bureau, lui assis de l'autre côté, à lire je ne sais quel bout de papier apparemment plus intéressant que ma personne. Soit ! Je n'allais pas m'en vexer. Sauf que c'était lui qui m'avait appelé ! Il pouvait au moins me regarder, non ?!

J'attendis, tant bien que mal, qu'il daigne lever le nez et que je parte au plus vite. Ma prière fut exaucée, quoi que, j'aurais sans doute préféré qu'il ne m'appelle jamais.

— J'ai lu votre dernier devoir.

Et ? S'il pouvait continuer, je n'étais pas encore devin. Moins il ferait de pause, et plus vite je pourrais partir.

— Il est plutôt bon. Vous avez l'air d'être doué.

— Merci, grinçai-je seulement pour paraître poli.

— J'en avais entendu parler, dit-il presque en me coupant. Je ne suis donc pas étonné.

Grand bien lui fasse alors. Qu'il abrège !

— Cependant, reprit-il en croisant ses mains sur son bureau, ses yeux me fixant par-dessus la monture de ses lunettes, un air vachement condescendant alors que j'étais celui qui été en position supérieure, je m'attendais à mieux.

Miracles In December (Le Droit de Nous Aimer)Where stories live. Discover now