Chapitre 1 - Partie 2

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L'heure était déjà bien avancée. Colin regarda sa montre et ouvrit grand les yeux :

— Mince, il faut que je rentre. J'ai promis d'aider un ami pour le prochain tutorat. En tout cas, merci de m'avoir permis de m'asseoir à votre table. C'était super sympa.

— On remet ça quand tu veux ! s'exclama Dan en lui frappant amicalement l'épaule.

— Génial. Faudra que tu me dises quand est-ce que tu auras un match. J'adore le rugby, surtout universitaire.

— OK, pas de soucis mec.

Comme s'ils étaient potes depuis des années, les deux étudiants se serrèrent la main de façon fraternelle et virile, ce que j'évitais de faire avec Dan, n'appréciant pas trop de sentir mes doigts écrasés sous les siens. Je n'étais pas faible ou frêle. Je n'étais juste pas baraquer comme lui, et Colin avait plus la carrure pour ce genre d'expressions masculines un peu bourrues.

Il se leva juste ensuite, se rhabilla avant de se pencher vers Lily, qui tressaillit de surprise. Il lui servit son plus beau sourire et dit :

— J'espère pouvoir parler un peu plus avec toi la prochaine fois. Promis, je ne parlerais pas de sport.

Elle se pinça les lèvres et hocha timidement la tête. Colin ne lui tenu pas rigueur de son absence de mots et me salua ensuite. Il régla sa consommation et sortie du salon en nous saluant une dernière fois d'un signe de la main. Je me levai à mon tour, ayant besoin de profiter de l'air frais extérieur. Ce qui ne ferait pas de mal à Lily non plus.

Nous nous rhabillâmes en parlant de choses et d'autres, surtout Dan et moi. Ce ne fut qu'une fois dehors que nous prîmes chacun d'un côté, un bras de notre princesse, la protégeant de tout et n'importe qui. Elle était notre petite poupée, notre trésor de porcelaine, fragile et si jolie. C'était plus fort que nous, nous devions la protéger, même si elle avait du mordant – lorsqu'elle n'était pas à deux doigts de faire une syncope devant l'homme de ses rêves.

— Il est super cool ton mari, commença Dan.

— Ce n'est pas mon... !

Elle se retenu de justesse, ses joues virant de nouveau au rouge, mais pas de gêne. Le froid et le léger coup de sang qu'elle venait d'avoir, en étaient la cause. Je ris en la serrant un peu plus contre moi.

— Peut-être pas encore, mais qui sait ? Noël peut faire des miracles.

— Ne dit pas de bêtises, dit-elle en secouant la tête. Noël a peut-être des airs de magie, mais ce genre de chose n'arrive que dans les films.

Oui. Peut-être. Qu'en savait-on réellement ? Je ne croyais pas moi-même à ce type de miracle, mais j'étais certain qu'elle avait une chance avec Colin.

— Tu pourrais l'inviter pour le bal de Noël.

— Quoi ? Pas question ! En plus il va en avoir un dans son propre collège.

— Tu pourrais au moins essayer, ça ne te coûte rien, compléta Dan.

Elle secoua de droite à gauche la tête, refusant cette idée. Elle était timide lorsqu'il s'agissait d'histoire de cœur. C'était compréhensible. Il était si facile de tomber amoureux et si difficile de se relever après avoir eu le cœur brisé.

Alors que nous marchions bras dessus bras dessous vers Hertford College, Dan s'amusa à s'en prendre à moi.

— Et toi alors ? Tu vas inviter Earl à être ton... partenaire pour le bal ?

Je ris face à son hésitation quant au terme à employer pour parler de deux hommes qui pourraient danser ensemble.

— Qui sait ? Je pourrais. Mais ça m'étonnerait qu'un prof et qu'un élève qui dansent ensemble soit bien vu.

Miracles In December (Le Droit de Nous Aimer)Where stories live. Discover now