Miracles In December (Le Droit de Nous Aimer)

Chapitre 14

La période St-Hilaire* se terminait, avec elle, les derniers examens de ce trimestre. Je visais, de nouveau, un pourcentage de réussite suffisant pour être certain d'obtenir un 1:1 – first – d'ici la fin de l'année. La liste des cours de la prochaine période nous avait été communiquée depuis un moment, et j'hésitai encore sur ceux à suivre.

Attablé au New Aurora, j'avais les yeux rivés sur mon téléphone, n'écoutant que d'une oreille l'énième dispute entre mes amis.

— Puisque je te dis que c'est elle qui est venue me parler.

— Bien sûr. Ce sont toujours les jolies filles qui viennent vers toi. Jamais l'inverse.

— Mais c'est vrai ! Dis-lui, toi, Soan !

J'hésitai plus particulièrement entre prendre du droit pénal avancé – qui se faisait avec ce cher Ach' Rivereau – ou du droit pénal international qui, d'après mes professeurs personnels, était enseigné par Monsieur Robert Mitchell, un vieil homme plus proche de la tombe que de la retraite, fervent partisan du partie conservateur, et de l'ancienne école – dans tous les sens du terme. Sachant que je ne savais dans quoi m'orienter, m'ouvrir à d'autres cours, que ceux donnés par Owen et Ach', pouvait m'être profitable. De ce qu'ils m'en ont dit. Mais j'étais dubitatif.

— Soan ?

Autant j'étais dingue d'Ach' lorsque nous étions en privé, autant mes chances d'obtenir la maximale annuelle avec l'un de ces cours – avancé qui plus est – me rendait dingue d'une bien autre manière. Et ce Monsieur Mitchell qui ne m'inspirait rien...

— Eh Soan ! T'es avec nous, mon pote ?

— Hm, quoi ?

— T'écoutais rien en fait.

Je verrouillai l'écran de mon portable et croisai le regard de mon meilleur ami. En effet, je n'écoutais plus ses chamailleries incessantes avec Lily. C'était toujours la même histoire, et ni l'un ni l'autre ne semblait vouloir y remédier.

— Je n'ai pas besoin d'écouter pour savoir de quoi vous débattez, encore.

— Comment ça, encore ?

Le visage de Lily se chiffonna. Un « outch » de Dan m'apprit qu'elle lui avait sans doute collé sa bottine dans le tibia. Je ne savais plus pour qui pencher. L'un comme l'autre était fautif. Lily était jalouse à n'en plus pouvoir et Dan ne cessait de prendre peur quand tout se passait un peu trop bien entre eux. La saison de rugby à XV avait plus que débuté, et avec un Varsity Match** en approche, Dan était souvent occupé les week-ends par ses entraînements. Il suffisait d'un rien pour que leur bulle de bonheur n'éclate et qu'une période de chamaillerie s'installe.

Depuis le bal de Noël, les choses étaient ambiguës entre eux. Seulement entre eux, parce que de mon côté, c'était très clair : ils étaient amoureux. Mais le faire comprendre à ces deux mules, c'était pareil que de se battre contre un lampadaire ; inefficace. J'en avais parlé avec mes hommes, et ils m'avaient conseillé de rester en dehors de ça, qu'ils devaient se prendre en main et assumer ce qu'ils ressentaient. Plus facile à dire qu'à faire. Ach' m'avait pourtant assuré que ce n'était pas plus simple que de s'avouer aimer un de ses élèves. Je n'aurais su dire, si à ce moment-là, il parlait de moi, ou bien d'Owen.

Je lâchai un soupir et fis tourner mon téléphone portable entre mes mains. Lily m'arrêta en posant la sienne dessus, me faisant relever les yeux.

— Qu'est-ce qui te tracasse ?

— Le choix des cours. Je n'ai pas fini ma demande et j'hésite entre deux matières.