Chapitre 8 - Partie 2

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La neige tombait dru. En une seule nuit, c'était plus de vingt centimètres de neige qui était tombée. Et ça ne s'arrêtait pas. Tout était intégralement blanc dehors. Le ciel, le toit des habitations, la rue, les trottoirs. Rien n'avait été épargné. Les branches des arbres fléchissaient pour certaines, tandis que d'autres restaient vaillamment droites malgré la charge qu'elles portaient.

Le sommet des réverbères était coiffé d'un tas blanc alors que leurs pieds étaient camouflé sous la couverture qui se formait sans discontinue. Le vent n'était pas plus tolérant. Il soufflait à provoquer de minis tourbillons dans la poudreuse à peine déposée. Les flocons étaient ballotés par les rafales, s'emmêlaient et se démêlaient sans jamais se heurter. Il était impossible de définir la direction du vent, ni même où la neige allait finir.

Les rares courageux qui étaient sortis pour braver la météo capricieuse, étaient équipés d'épais manteaux, de bottes fourrés, et de parapluies difficile à tenir avec ce vent. Aucun enfant n'était dehors, le temps étant trop imprévisible pour les autoriser à jouer avec ces premières tombées.

Je levai le nez vers le ciel et observai ce balai infernal de flocons qui se débattaient contre les courants chauds, qui les faisaient remonter, et ceux froids qui, au contraire, les faisaient chuter.

Tu sais ce qu'on dit ? Qu'un baiser échangé sous les premières neiges est symbole d'un amour éternel.

C'était ce qu'on disait, en effet. Mais était-ce vrai ? Les premiers flocons avaient-ils réellement ce pouvoir de sceller deux destins en échange d'un baiser sous leur regard ? L'amour pouvait-il ne tenir qu'à ça ?

Était-ce la neige ou bien l'ambiance de Noël qui me rendait si sentimental ? Avais-je déjà eu tant de doutes quant à mes sentiments ? Je ne savais pas. Je n'arrivais plus à réfléchir convenablement. À deux, l'amour n'était déjà pas simple. Alors à trois, était-ce seulement possible ?

Un coup de coude interrompit le fil de mes pensées. Je décrochai mes yeux de la neige qui tombait et les posai sur mon camarade à ma gauche.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Regarde la fille là-bas. Tu la trouves comment ?

Je suivis la direction qu'il m'indiqua et vis une jolie blonde qui se débattait avec son tas de livres qui devenait plus imposant à chaque ouvrage qu'elle prenait.

— Elle est jolie. Même si c'est pas mon genre.

— Tu me soulages ! Tu m'aurais dit le contraire, j'aurais paniqué !

Il se retenu de rire pour ne pas déranger les étudiants qui travaillaient à côté de nous. Je reportai mon attention sur l'étudiante qui commençait à avoir vraiment beaucoup de livres dans les bras.

— Tu devrais aller l'aider.

— Ouais... Mais si elle a un copain et que je...

— Vas la voir. On s'en fout pour l'instant. Aide-la juste. C'est ta chance si tu veux l'approcher.

— OK, j'y vais.

Il se leva, faisant grincer sa chaise contre le sol, s'attirant les foudres des plus pointilleux. Je le regardai marcher vers la blondinette qui sembla plus que soulagée lorsqu'il lui prit une partie de ses livres. Je les vis échanger des mots, puis ils quittèrent mon champ de vision.

Dan ne revint que quelques minutes après, un grand sourire aux lèvres.

— Alors ?

— Elle est en deuxième année de lettre et elle fait partie du club de littérature ancienne.

Miracles In December (Le Droit de Nous Aimer)Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt