Chapitre 24 - Partie 1

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— Tu rentres pour déjeuner ?

— Je ne sais pas.

J'enfilai mon pull devant l'âtre éteint, Ach' appuyé contre la cheminée, à profiter de la vue. Je le laissai faire, flatté comme au premier jour.

Sur la table, mon portable vibra. Je secouai ma manche coincée et me penchai pour voir qui m'appelait de si bon matin. Je plissai les yeux et me dépêchai de décrocher, plus pour qu'Ach' ne voit pas le nom affiché que par empressement d'avoir mon interlocuteur au téléphone.

— Oui ?

Hey Soan ! Je ne te dérange pas ?

— J'allais partir à l'université, mais non. Qu'est-ce qu'il y a ?

Ach' se décolla de la cheminée pour approcher et je lui fis dos en me dirigeant vers l'entrée de l'appartement. Le rire de Douglas résonna dans le combiné, clair et bizarre. J'avais toujours trouvé son rire vraiment étrange. Si étrange qu'il m'avait souvent fait rire. C'était le genre de rire vraiment insolite, à se demander s'il rigolait ou s'il imitait le cri d'un animal sauvage en rut. Très particulier.

T'es pressé ou quoi ?

— Je t'ai dit que j'allais à l'université.

Pour voir la gueule de ton doyen quand il te reconnaîtra ?

Je m'assis à même le sol et coinçai mon portable entre mon oreille et mon épaule. J'ouvris le placard à chaussures et tendis le bras pour récupérer les miennes.

— Hm. Un truc du genre.

Il éclata de nouveau de rire, et si je n'étais pas sûr qu'Ach' était derrière moi, j'aurais cédé à l'envie de rire aussi. Pas parce que c'était drôle, juste à cause de son foutu rire de pingouin en période de reproduction.

Catte St ?

— Quoi ?

C'est bien dans la rue Catte St ton collège ? Ah ! Si ! Je crois que c'est là.

— Bordel, mais t'es où là ?

Il pouffa, comme il savait si bien le faire lorsque je posais une question dont j'avais la réponse.

Tu m'as tellement parlé d'Oxford que je me suis longtemps demandé pourquoi tu étais venu te cacher à Cambridge. En vrai, ça ne claque pas autant que Cambridge mais ça a l'air pas mal.

— Qu'est-ce que tu fous ici, Doug ?!

Du vent s'engouffra dans le haut parleur et je ne compris rien à ce qu'il me baragouina.

— Je raccroche, prévins-je en me relevant.

Seul son rire retentit lorsque je coupai l'appel. Je passai une main sur mon front et sentis non pas une, mais deux pairs d'yeux dans mon dos. Je fis comme si de rien n'était en récupérant ma veste.

— Je ne vais surement pas rentrer pour déjeuner, dis-je à l'attention d'Ach'.

— C'était Douglas au téléphone.

Quand Ach' parlait sur ce ton, le genre de ton qu'il prenait en cours quand il choppait un de ses étudiants qui n'était pas attentif, c'est que ça ne lui plaisait pas. Et je savais parfaitement pourquoi.

Miracles In December (Le Droit de Nous Aimer)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant