quarante-trois

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Le lit était vide.

Tonks tenta de calmer les battements déraisonnés de son cœur, et alluma la lumière. Personne. Elle se leva précipitamment, essayant de ne pas songer à tout ce qui pouvait justifier ce lit vide et froid. Elle enfila maladroitement un pull par dessus son énorme ventre et sortit de la chambre, baguette brandie.

- Tu es sûr ?

Tonks se figea brusquement. Elle connaissait cette voix. Mais elle n'avait rien à faire ici à trois heures du matin. Elle tendit l'oreille.

- Il faut que tu viennes, dit une nouvelle voix, que Tonks identifia aussitôt comme était celle de Bill Weasley. Ils n'étaient pas seuls dans cette forêt.

- Oh, fit Remus, semblant prendre soudain conscience de quelque chose.

- On a besoin de toi. Tu es le plus à même de nous aider.

Non, non, non, supplia-t-elle intérieurement. Pourquoi est-ce que Remus les laissait parler ? Pourquoi ne déclinait-il pas leur proposition ? Pourquoi est-ce que Bill et Arthur étaient-ils là ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?

- Remus, on n'a pas le temps de se décider, lança Bill. Si on veut le sauver...

- Les, rectifia Arthur. Tu oublies, comment s'appelle-t-il déjà... Dean ! Tu oublies Dean.

- On n'a pas le temps, papa ! s'écria Bill. C'est maintenant ou jamais.

- Je dois prévenir Dora.

Tonks poussa un petit cri, et les trois hommes se tournèrent vers l'escalier.

- Qui est là ? gronda Bill.

- Remus, ne pars pas ! lança Tonks, menaçante, en dévalant l'escalier. On avait un pacte !

Remus la dévisagea étrangement. C'était... comme de la... pitié ?

- Remus, on t'attend dehors, indiqua Arthur en entraînant son fils, non sans avoir jeté un regard gêné en direction de Tonks.

- Ils t'attendent pour quoi ? Demanda-t-elle, fulminante.

Elle posa ses bras croisés au-dessus de son ventre (elle avait remarqué il y a un mois à quel point c'était pratique pour se donner une contenance et depuis elle le faisait tout le temps) et le fusilla du regard.

- Je... Dora, je suis tellement désolé... Merde, ce sont des mots vides... Je...

- Tu ?

- Ton père, lâcha brusquement Remus sans la regarder.

Et son monde bascula.

Même pas besoin de précisions.

Juste un regard, juste deux mots, et c'est fini.

Papa, papa, papa... Mon père, mon papou, mon Moldu préféré... Papa, papa, papa.... Je voudrais hurler... je voudrais tempêter... je voudrais arrêter de trembler... arrêter de pleurer... je voudrais... je voudrais... Je voudrais que... tu soies... là... je voudrais... cinq minutes pour... pour te dire je t'aime... je voudrais, je voudrais...

Elle a cinq ans, les cheveux jaune vif. Elle court dans le jardin, elle crie « papa ». L'homme se retourne, éclate de rire.

« Dromeda ! Ça y est, elle a choisi sa maison ! Ça sera Poufsouffle ! »

« Ted, réconforte-là au lieu de rire ! Elle déteste son don ! »

« C'est vrai, ma petite nymphe ? T'aimes pas ton don ? »

C'est toi que j'aime {REMADORA}Where stories live. Discover now