C'est toi que j'aime {REMADORA}

vingt-quatre

- ARNOLD ! OCCUPE TOI DE TON FILS !

Tonks soupira et se retourna dans son lit. Ces cris étaient devenus habituels dans l'appartement. S'ensuivait généralement une cavalcade, des pleurs et un grand remue-ménage. Mais personne ne se plaignait. Arnold était enfin heureux. On était le 28 février et il y a bientôt quatre semaines, il avait passé la porte de l'appartement avec deux surprises : une énorme valise et un mystérieux paquet dans les bras.

La valise était remplie de couches, briques de laits, compotes pour bébés, tétines et autres doudous.

Le paquet, c'était Timothy Alan Fiertalon, son fils de dix mois.

Ils avaient cru à une blague. Ils avaient ri, lui avaient demandé d'où venait l'enfant. Et quand ils avaient compris que c'était vraiment le gosse que cherchait Arnold depuis l'été, ils s'étaient réjouis pour leur ami.

Mais Marcus avait soulevé le premier problème :

- Dumbledore est au courant ?

- Non. Mais je m'en fous, il n'a qu'à essayer de me prendre Tim, et il verra, répliqua aussitôt Arnold.

- Donc on l'installe là ? avait demandé un John Dawlish incrédule.

- Oui ! avait jeté Arnold.

Bien. Après tout, pourquoi pas. Ça la préparerait pour les quatre enfants qu'elle comptait avoir avec Remus.

Alors ils avaient pris le pli. Ils avaient changé leurs tours de garde pour qu'Arnold puisse rester un maximum avec son fils. Ils avaient appris à faire chauffer le biberon, ils faisaient attention à ne pas réveiller Timothy durant sa sieste, ils jouaient avec lui...

Le petit Tim avait perdu sa mère, mais il avait gagné des oncles et tantes.

- Arnold ! Je te rappelle que taf pleure ! Ton taf !

Tonks ne put s'empêcher de sourire. Il avait fallu moins d'une journée à Marcus pour réaliser que les initiales de Tim étaient T.A.F. D'où le surnom.

Elle se glissa hors de son lit, enfila un pull et des chaussons (les démarches pour obtenir du chauffage n'avaient pas abouties) et sortit de sa chambre.

Elle commença à se préparer un chocolat chaud, fredonnant le titre de Celin Noid qui ne voulait pas sortir de sa tête. Un vrai vers d'oreille.

- Mahu !

Elle releva la tête, et sourit. Marcus arrivait, portant dans ses bras Tim. L'Auror déposa l'enfant sur le canapé, et s'assit à coté de lui, un grand sourire sur le visage.

- Timothy. Il va falloir qu'un jour tu saches parler correctement, pour pouvoir m'expliquer ce que ton doudou fait dans ma chambre.

- Mahu ! cria Tim pour toute réponse.

Tonks éclata de rire. Marcus et Tim avaient tout de suite développé une complicité certaine, et il n'était pas rare que Tim égare son doudou dans la chambre de Marcus, qu'il avait envahie avec ses innombrables peluches.

Tonks renonça à s'asseoir sur le canapé ( assez dangereux quand un bébé de dix mois y gesticule )et décida de s'asseoir dans le grand fauteuil.

Elle regarda Marcus donner son biberon à Tim, et soupira. Elle aussi voulait un jour donner son biberon à son enfant à elle. Mais après Charlie, qui n'était pas le bon, et Remus qui ne voulait pas avouer ses sentiments, il y avait plus de chances qu'un Mangemort finisse par la tuer avant qu'elle n'ait pu fonder une famille.

était-t-elle normale ? Etait-ce normal d'avoir tant vécu, à vingt-quatre ans ? Elle avait passé ses ASPICS à dix-sept ans, avalé le programme d'Auror, occupait maintenant un poste sympathique. Pourquoi se plaignait-elle ? Elle avait rompu avec Charlie pour pouvoir profiter de sa jeunesse, et où en était-elle, à vingt-quatre ans ?