onze

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- MARCUS ! MARCUS, PAR MERLIN ! REVIENS TOUT DE SUITE !

Tonks ouvrit la porte de sa chambre à toute volée.

- C'est quoi ce bordel ?

Arnold se tenait à la fenêtre, hurlant en direction de la rue. A côté de lui, John Dawlish nouait ses lacets, terrifié à l'idée du sermon que Rogue allait lui infliger pour son retard. Tonks s'approcha d'Arnold. Depuis qu'elle avait appris la mort de sa fiancée, elle était beaucoup plus indulgente avec lui, mais ce n'était pas une raison pour hurler à vingt heures à la fenêtre.

- C'est quoi ton problème ? Je suis rentrée de garde il y a même pas une heure, j'aimerais bien dormir !

- C'est Marcus ! se défendit Arnold. Je lui ai proposé de rentrer chez lui pour Noël, vu que Dumbledore a diminué les tours de garde, on aura pas besoin de lui, mais il l'a mal pris, il a cru que je disais qu'il était inutile... Moi je voulais juste qu'on arrête de se disputer...

- Bonne résolution, lâcha John avant de partir précipitamment.

Arnold lui jeta un regard incrédule, et soupira. Il se posta derrière leurs fourneaux, et esquissa un pâle sourire.

- Ça te va , de la dinde froide ? Abelforth en a filé à Marcus hier, mais comme il est parti, ça serait bête de pas en profiter.

- De la dinde froide ? répéta Tonks.

- Bah ouais. 24 décembre, youhou. La naissance du petit Jésus, les cadeaux, tout ça...

- J'avais oublié.

Étrangement, c'était vrai. Tonks avait toujours adoré Noël, c'était sa fête préférée... Et elle avait complètement oublié. Elle admira la bonne volonté d'Arnold, qui prépara la dinde en silence. A sa place, elle n'aurait rien fait pour la fille ennuyeuse qui passe son temps à pleurer. Elle l'aurait laissée dans son désespoir, et puis tant pis pour l'esprit de Noël.

Lorsque le repas fut prêt, Tonks mit silencieusement la table pour trois, dans l'hypothèse improbable où Marcus reviendrait. Elle servit du vin dans les trois verres moches, et s'assit, un sourire crispé sur le visage.

Arnold apporta la dinde, servit généreusement les assiettes et se laissa tomber sur sa chaise. Ils mangèrent dans un silence gêné pendant une dizaine de minutes, puis Arnold prit la parole.

- Hum... ça va ?

- Hein ?

- Bein, je sais pas... T'as pas l'air bien ces derniers temps...

- Hum. Ça va, ouais. Fatigue, mentit Tonks sans rougir. Et toi ?

- Génial, répondit Arnold, sarcastique. La femme que j'aime est morte, mes beaux-parents refusent de me parler, j'ai un fils quelque part en Irlande, que je n'arrive pas à retrouver, mes colocs font la gueule, mes chaussettes me grattent... Ouais, ma vie est géniale.

- Oh.

Etait-ce la pire réponse du monde ? Oui, et elle en avait pleinement conscience.

Ils mangèrent en silence, le bruit des couverts qui s'entrechoquaient empêchant Tonks de réfléchir. Finalement, elle leva les yeux vers Arnold, un petit sourire aux lèvres.

- On fait le jeu des questions ?

Arnold tiqua. Le premier jour, Marcus avait inventé ce jeu pour qu'ils apprennent à se connaître, mais ça avait rapidement été un échec, personne n'osant parler.

- J'aime pas trop ce jeu, dit-il prudemment.

- Allez, supplia Tonks.

- Non, j'ai vraiment pas envie, là. Il fait froid, je suis crevé et j'aime pas Noël.

C'est toi que j'aime {REMADORA}Where stories live. Discover now