I - Un coeur de pierre

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Alexander

Comme tous les jours de la semaine, je suis à mon bureau. Je m'accorde quelquefois un week-end de repos, mais cela reste exceptionnel. Et ainsi que chaque matin, je suis arrivé bien avant le personnel. J'aime être là, pendant que règne encore le calme. Dans quelques heures, le brouhaha du personnel va emplir les couloirs, les réunions vont s'enchaîner et je ne retrouverai le calme que tardivement. Je suis interrompu dans mes pensées par mon téléphone qui sonne. Je lève les yeux au ciel en voyant le nom de la personne qui m'appelle.

— Bonjour maman, tu es déjà debout ?

— Bonjour Alex, comme toi et te connaissant, je suis sûr que tu es déjà assis derrière ton bureau ?

— Tu me connais trop bien. Alors que puis-je pour toi de si bon matin ?

— Je voulais savoir si tu venais toujours déjeuner à la maison demain midi ? Ta sœur sera là ainsi que la fille d'une amie.

— Maman, dis-je en me pinçant le haut du nez, tu ne vas pas à nouveau essayer de me caser avec quelqu'un ?

— Non, mais tu peux quand même apprendre à la connaître ?

— Tu ne changeras jamais, n'est-ce pas ?

— Je veux que tu sois heureux, ce n'est pas un crime pour une mère qui aime son fils ?

— Mais je suis heureux, maman, dis-je en soufflant. Peut-être pas selon ta définition du bonheur, mais pour le moment cela me convient.

— Un jour, tu penseras autrement, mon fils et ce jour-là, je rigolerai bien.

— Bon, je vais devoir y aller.

— Pour demain, tu viendras ?

— Oui, pour toi et Marina... mais je serais aimable avec la jeune femme qui sera là.

— Merci Alex. Je te laisse travailler et te dis à demain. Je t'aime !

— A demain maman. Je t'aime aussi.

Ma mère ne changera donc jamais. Depuis que j'ai vingt-cinq ans, elle cherche à me caser avec les filles de ses amies. Mais aucune n'est restée très longtemps auprès de moi. Pourtant, certaines ont bien essayé. Il faut croire que je ne suis pas le meilleur des compagnons. Je vis pour mon travail et les quelques femmes qui ont partagé peu de moments avec moi n'ont jamais su atteindre mon cœur. Elles ne sont que de passage pour moi, juste pour assouvir quelques besoins charnels. Elles n'ont jamais partagé ma chambre. Quand elles viennent chez moi, c'est toujours dans une chambre d'amis, avant qu'au petit matin, je regagne ma chambre seul. Je ne supporte pas de passer la nuit auprès d'elle et encore moins de les voir au réveil. Mais comme je l'ai dit à ma mère, cette vie pour le moment me plaît et je ne veux rien d'autre. Je suis stoppé dans mes pensées par l'appel de ma secrétaire.

— Monsieur Aslanov, votre rendez-vous de neuf heures est arrivé.

— Merci Nina, vous pouvez le faire entrer. Et apportez-nous deux cafés, s'il vous plaît.

Les rendez-vous de la journée défilent ainsi que les réunions. J'ai à peine eu le temps de déjeuner ce midi. Il est un peu plus de vingt heures lorsque mon téléphone sonne et affiche le nom de mon meilleur ami.

— Anton ! Comment vas-tu ?

— Très bien Alex. Et toi ? Il y a longtemps, que je t'ai vu au restaurant. Tu n'aimes plus ma nourriture ?

— Eh bien maintenant, que tu le dis, c'est vrai que la dernière fois...

— Je ne te crois pas une seconde, me coupe-t-il en se marrant. Allez, mon vieux, je t'attends ce soir, j'ai quelque chose à te dire.

Killer's eyesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant