XXX - Ne te sens pas coupable.

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Alexander

— PUTAIN ! hurlé-je dans l'habitacle avant de reprendre mon téléphone en main.

— Alex, que se passe-t-il ? me demande Léna inquiète.

Je lui demande de patienter quelques instants, quand j'entends Nikolaï qui me répond.

— Salut Alex, des nouvelles d'Irina ?

— Malheureusement, non. Nous venons de sortir du poste pour faire la déposition de Léna.

— Comment va-t-elle ?

Mon regard observe la femme qui est à mes côtés. Celle qui a pris une place particulière dans mon cœur et dans ma tête. Ses traits sont fatigués, ses yeux ont perdu leur éclat pétillant et son sourire s'est effacé. Et ça me fait mal, bordel !

— Elle tient le coup, dis-je à mon ami. Si je t'appelle, c'est pour un service.

— Vas-y, dis-moi ce que tu veux ?

— Peux-tu voir où se trouve le portable de Sasha ?

— Ton associé ? Quel est le problème ?

— Tout porte à croire qu'il connaît Irina et s'en soit rapprochée. Et depuis ce matin, il est absent. Il nous a juste dit qu'il était malade et serait absent deux ou trois jours.

— Tu as des doutes sur lui ?

— Je n'en ai jamais eu jusqu'à aujourd'hui. Mais la coïncidence est trop grande.

— Ok, je vais faire des recherches et te rappelle dès que j'ai quelque chose.

— Merci Niko.

Je raccroche et pose mon téléphone. Léna a toujours les yeux fixés sur moi qui trahissent sa peur.

— Tu crois que ce sont les mêmes personnes ? Il faudrait peut-être aller en parler au lieutenant Gusev.

— Dans un premier temps, je voudrais voir ce que Niko va trouver. Ce n'est peut-être qu'une coïncidence.

— Mais tu l'as dit toi-même, c'est trop gros !

— Est-ce que tu sais quand Irina a rencontré cet homme ?

— Je crois que c'était une semaine après m'être installée chez toi. Le samedi, quand ils sont tous venus, c'était avec lui qu'elle avait rendez-vous le soir-même. Et ton associé, tu le connais depuis quand ?

— Ça fait dix ans qu'on se connait, s'était à la fac. On a tout de suite sympathisé, et avec Mark, mon autre associé, on a eu l'idée de notre boîte. On s'est lancé, alors qu'on avait à peine vingt-et-un an.

— Ce n'est peut-être qu'une coïncidence, Alex. Il existe beaucoup de Sasha à Moscou, et la description correspond à beaucoup d'hommes.

— Tu as peut-être raison. On verra ce que trouve Niko.

Je mets le contact et m'insère dans la circulation, pour prendre le chemin de la maison. Le retour se fait dans le silence. Ma main droite est posée sur sa cuisse et la caresse doucement. Cette femme prend une place dans ma vie, que je pensais pas donner un jour à quelqu'un. Enfin, pas si tôt. Les moments que nous passons ensemble me sont précieux. Mes nuits sont enfin paisibles et les siennes aussi, avant la disparition d'Irina. On s'apaise mutuellement. Il y a deux jours, en déjeunant avec Anton, il m'a fait remarquer que j'avais un sourire niais sur la gueule en permanence. Il m'a posé la question à laquelle je n'ai pas su répondre. Ou plutôt à laquelle je n'ai pas voulu répondre. Parce que mon cœur, lui sait ce qu'il ressent.

Killer's eyesTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang