XXIV - Ne me dis pas que tu as couché avec lui ?

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Léna


Mais pourquoi fait-il si chaud ce matin ? Je n'ai pas le souvenir d'avoir monté le chauffage hier soir. Après ma séance de natation, j'ai pris une douche et je suis allée directement me coucher. Mais le sommeil a été difficile à trouver. En même temps, si j'avais aussi chaud hier soir, normal que je ne l'ai pas trouvé. Je me souviens de m'être levée en pensant demander à Alex de rester près de moi le temps que je m'endorme, mais je me suis ensuite ressaisi. Malheureusement, le sommeil n'est toujours pas venu, laissant la place à mes angoisses qui revenaient au galop. Je me suis levée une nouvelle fois et cette fois Alex a ouvert la porte de sa chambre.

Je sens toujours cette chaleur dans mon dos, ainsi qu'un poids sur ma taille et une emprise sur mon ventre. Bon sang ! Je n'ai qu'en même pas osé lui demandé ça ? Avec Irina, j'ai souvent eu recours à cette technique pour apaiser mes cauchemars ou mes crises d'angoisses. Et il semblerait que j'ai eu la fâcheuse idée de demander à Alex de dormir avec lui ! Il faut que je sorte d'ici avant qu'il ne se réveille. Je tente de soulever sa main qui me retient prisonnière, mais sans succès. Au contraire, il ressert un peu plus son étreinte, collant mes fesses contre son... érection ! Et merde !

Son souffle lent effleure la peau de mon cou. Ses lèvres doivent être proches de celui-ci. Mais comment je fais pour sortir de là ? En plus, si ça se trouve, il me prend pour une de ses anciennes conquêtes. Ça ne peut être que pour cette raison qu'il est collé à moi. Mais la remarque de Nicky me revient. L'insinuation que je pourrais plaire à Alex. Et si elle avait vu juste ?

— Tu réfléchis toujours autant au réveil ?

De sa voix encore un peu ensommeillée, Alex vient rompre le silence de la chambre. Ses lèvres déposent ensuite un baiser dans mon cou, me faisant frissonner. Bordel, à quoi il joue ?

— Bien dormi ? me demande-t-il sans me lâcher.

— Oui, murmuré-je. Et toi ?

— Merveilleusement. J'ai l'impression d'avoir récupéré des mois de sommeil.

Il se détache enfin de moi, laissant un courant froid me traverser. Il bascule sur le dos et attrape son portable.

— Dix heures ! Je comprends mieux pourquoi je suis si bien reposé. Je ne dors jamais si longtemps.

Je m'assois contre la tête de lit, tirant la couette sur moi. Alex s'installe de la même façon à mes côtés. Trop proche pour mon cœur qui s'emballe.

— Je suis désolée pour cette nuit...

— Je t'arrête tout de suite, Léna. Tu n'as pas à t'excuser de quoi que ce soit. Tes cauchemars sont revenus à cause de mon père. C'est plutôt à moi de m'excuser à nouveau pour son intrusion.

— Tu ne pouvais pas prévoir. Mais merci de m'avoir aidé cette nuit.

Un sourire s'affiche sur son visage. Il faut que je sorte de cette pièce avant de lui sauter dessus. Je tire sur mon t-shirt et sors de sous la couette, afin de quitter cette chambre, où j'ai passé une de mes meilleures nuits depuis très longtemps. Il me faut une douche pour me rafraîchir les idées et enlever cette chaleur qui est née entre mes cuisses. Quand j'arrive sous l'eau, j'ai encore la sensation de sentir sa main sur moi, son érection contre mes fesses et ses lèvres dans mon cou. Finalement, ce ne sont pas des chocolats qu'aurait dû me mettre Irina dans cette boîte, mais un vibromasseur pour soulager les tensions qui naissent en moi.

Une quinzaine de minutes plus tard, je descends à la cuisine prendre mon petit-déjeuner. Je suppose qu'Alex a déjà dû prendre le sien, ce qui me permettra d'être seule. Mais il semble que je ne sois pas la seule à avoir préféré la douche avant de descendre. Alex se tient de dos en train de préparer du café. Il a passé un jean brut qui descend bien trop bas sur ses hanches, et un t-shirt bleu marine, épousant parfaitement son torse. Ses cheveux, pas du tout coiffés, sont encore mouillés. Et moi aussi. Deux semaines que j'arrivais à ne pas trop penser à lui, puisque nous ne nous croisions presque pas, et voilà qu'en quelques jours, je deviens pire qu'une ado qui a des poussées d'hormones.

Killer's eyesWhere stories live. Discover now