XXXIII - Comment va-t-elle ?

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Alexander

Cinq heures du matin et je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Marina et Nicky ont pris une chambre d'amis il y a quelques heures, avec Pietro. Elles étaient épuisées et ne tenaient plus. Niko et Anton ont somnolés de temps en temps dans les fauteuils, sans jamais vraiment se reposer. On a une sale gueule et il va nous falloir des litres de café pour tenir une journée entière. D'ailleurs, Anton vient de ramener des tasses fumantes à notre attention.

— Merci, dis-je en prenant la tasse qu'il me tend.

Il en donne une à Niko qui s'est remis dans ses recherches de planques. Le pays est tellement grand, que ce n'est plus une aiguille qu'on cherche dans une botte de foin, mais une tête d'épingle. J'ai la haine contre cet homme dont je partage une partie de mon ADN. Pour tenter de sauver son cul de mafieux, il s'en prend à deux jeunes femmes innocentes. Il tue ceux qui se mettent sur son chemin ou ne suivent pas ses idées. Je n'ai rien dit durant toutes ses années, mais cette fois c'est fini. Avec ce que Léna nous a laissé, nous allons pouvoir le faire couler. Dès que les flics auront la clé et les données que nous avons accumulées depuis quelques années, sa tête sera placardée sur tous les murs de la Russie. Il ne pourra plus faire un pas dehors sans être reconnu.

— Alex ! Ton téléphone sonne ! m'interrompt Anton.

Je pose ma tasse et attrape mon portable sur la table. L'appel vient des gars au portail.

— Oui ?

— Monsieur Aslanov, un taxi vient de déposer une jeune femme devant le portail. Elle dit s'appeler Irina Joukov.

— J'arrive ! crié-je en me levant.

Je ne prends pas le temps de répondre à mes potes qui me demandent ce qu'il se passe. Je cours vers l'entrée de ma propriété. Les agents qui font le gué ouvrent le portail en me voyant arriver. Deux autres sont agenouillés devant un corps au sol.

— Putain ! hurlé-je en voyant Irina.

Anton et Niko qui me suivent de près poussent également des jurons en voyant l'état de notre amie. Je me penche pour la prendre dans mes bras. Elle tremble comme une feuille contre moi et s'accroche comme elle peut à mon t-shirt.

— Alex... tu dois...

— Chut, Irina. Ne te fatigues pas.

— Alex... appelle... ton... père...

— Quoi ? Mais pourquoi ? demandé-je alors que je pose Irina sur le canapé.

— Léna... elle veut savoir... que je suis ici... appelle-le...

— On s'occupe d'elle, dit Niko à mes côtés. Appelle-le pour rassurer Léna. Même si ça te coûte de le faire.

J'acquiesce et sors mon téléphone de ma poche. La main crispée dessus, je lance l'appel vers mon géniteur. Il faut plusieurs sonneries avant que sa voix ne s'entende de l'autre côté.

— Alexander ! Quel plaisir de t'avoir au téléphone !

— Je veux parler à Léna, grogné-je.

— Je suppose que si tu m'appelles enfin, c'est que la cousine est arrivée chez toi.

— Oui, et tu paieras au centuple ce qu'elle a subi. De même que pour ton sbire, Sasha. Et si tu touches un cheveu de Léna, je te tuerais de mes propres mains.

— Mais pour ça il faudrait que tu me retrouves, rigole-t-il. Mais ne t'inquiète pas pour ta douce et tendre, j'en prendrais grand soin.

— Ne la touche pas ! hurlé-je. Et maintenant je veux lui parler.

Killer's eyesWhere stories live. Discover now