XXIII - Vous m'emmerdez les gars !

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Léna

Le repas s'est très bien passé. Nous avons beaucoup rigolé, parlé de tout et de rien et encore bien rigolé. Je découvre Anton, Nikolaï et Nicky, et je les apprécie énormément. Me dire qu'ils vont désormais faire partie de ma sphère d'amis, me réconforte. Il semble tous unis et prêts à s'entraider au moindre problème. J'avais la sensation de déjeuner en famille. Et durant tout le repas, j'ai senti les regards d'Alex sur moi. Les quelques fois où je les ai croisés, je pouvais ressentir son angoisse pour moi. Il faut dire qu'il a assisté pour la première fois à une de mes crises d'angoisse, et pas la plus petite. Le genre de crise que je n'avais pas fait depuis quinze ans. Cela pouvait m'arriver lorsque des personnes débarquaient à l'improviste chez mon oncle et ma tante. Je me réfugiais dans un placard et seule ma cousine arrivait à m'en sortir. Elle savait trouver les mots apaisants et venait avec ma peluche pour me réconforter. Aujourd'hui, c'est Alex qui a su trouver les mots, même si je suis restée dans ce placard. Sa voix si douce à su me tenir jusqu'à ce qu'Irina arrive avec ma bouée. Celle qui me permet de revenir complètement à la surface. Celle qui me fait sortir de cette cachette d'où j'ai pu observer l'horreur.

— Léna ? Tu es avec nous ?

— Laisse tomber Irina, je crois qu'elle est partie loin dans ses pensées, s'amuse Marina.

Je sens une petite tape sur l'épaule qui me sort de mes songes.

— Eh bien la revoilà parmi nous, dit Irina.

— Tu peux nous dire à quoi tu pensais, me demande Marina.

— Je me disais juste que j'avais de la chance de vous connaître tous. Que vous étiez plus que des amis pour moi.

— Oh, mais ma belle, tu sais bien que pour moi tu es comme la sœur que je n'ai jamais eue, me dit Marina en me prenant dans les bras.

— Bon, mesdemoiselles, vous nous boudez ou vous faites bande à part ? s'enquiert Anton qui vient d'arriver dans la cuisine.

— Ne me dit pas qu'on vous manque Anton ? demande Nicky.

— Je ne parlerai pas pour les deux autres énergumènes, mais moi, ma future femme me manque, répond Anton en souriant à Marina. On voulait aussi vous proposer d'aller se balader dans les bois derrière la maison.

— Je ne sais pas si c'est une bonne idée, m'inquiétè-je.

— Aucun risque Léna. Les gardes du corps d'Alex seront à proximité et si on te le propose c'est qu'il n'y a aucun danger pour toi, réplique Anton.

— Et puis Léna, honnêtement es-tu beaucoup sortie dehors ces deux semaines ? m'interroge Irina.

— Eh bien vu le temps qu'il a fait, pas trop. J'ai plutôt profité de la maison.

— Alors tout le monde dehors, annonce Nicky.

C'est ainsi que nous nous sommes tous préparés pour sortir. Je finis d'enfiler mon manteau et mon bonnet lorsqu'Alex s'approche de moi.

— Ça va ?

— Eh bien, pour tout te dire, je ne sais pas si c'est une bonne idée.

— Pourquoi ?

— Il n'a jamais été prévu que j'aille me balader en dehors de chez toi il me semble. Je devais rester cachée. Et là, tu me dis que je peux aller dans les bois, alors qu'il était là ce matin.

Alex se rapproche un peu plus de moi et prend mes mains dans les siennes.

— Léna, dans ce bois tu ne crains rien. Surtout qu'on sera tous là et mes gars de la sécurité également. Et il ne remettra jamais les pieds ici. Fais-moi confiance.

Killer's eyesМесто, где живут истории. Откройте их для себя