II - Une levrette et je me tire

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Alexander

Comme depuis de trop nombreuses années, je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit. Je me suis réveillé très tôt et j'en ai profité pour aller me défouler quelques heures dans ma salle de sport. Maintenant en sueur, je file prendre ma douche pour me préparer, avant d'aller chez ma mère. J'avoue que ce déjeuner m'insupporte avant même d'avoir commencé. J'aurais préféré qu'il n'y ait que ma sœur et ma mère, mais je vais essayer de faire bonne figure et rester poli avec cette jeune femme, pour ma mère et uniquement pour elle. Je passe dans mon dressing afin de prendre un jean et un polo, avant de passer un pull et mon manteau. 

Mes clés de voiture en main, je me dirige vers le garage où sont garés mes bolides. J'ai toujours aimé la vitesse et depuis que j'ai les moyens de m'offrir tout ce que j'aime, je me suis fait plaisir sur les voitures. Après tout, quitte à avoir de l'argent, autant savoir se faire plaisir. Je prends donc la route en direction de la maison de ma mère qui se trouve à un peu plus de trente minutes de chez moi, au volant de ma Porsche 911 noire. En arrivant devant celle-ci, je remarque que ma sœur est là, puisque sa voiture est également garée devant. Au moins, je vais pouvoir profiter un peu d'elle avant que l'invité de ma mère n'arrive. Et à peine sorti de ma voiture, je vois une silhouette élancée aux cheveux châtains, courir vers moi et me sauter dans les bras.

— Alex ! Je suis si contente de te voir !

— J'ai cru deviner Marina ! Moi aussi, je suis content de te voir, petite sœur, dis-je en l'embrassant sur le front.

— Tu es toujours aussi beau ! constate-t-elle en me regardant de la tête aux pieds. Allez, allons retrouver maman avant qu'elle ne s'inquiète !

Je suis ma sœur qui me tient la main. Depuis que nous avons quitté notre père, nos liens se sont encore plus renforcés. En grand frère et chef de famille, je me suis évertué à prendre soin d'elle et la protéger. Lorsque nous avons découvert la vérité sur notre père, elle a été très attristée. Comme toute petite fille, elle avait mis notre père sur un piédestal. La vérité a été encore plus douloureuse pour elle, la faisant sombrer dans un état dépressif. Je me suis fait la promesse que plus jamais personne ne pourrait la faire souffrir. Nous rentrons dans cette belle maison qui appartient désormais à ma mère. Nous voyant arriver, elle nous accueille dans le hall.

— Alexander ! Mon chéri ! Viens par-là !

Ma mère, toujours la même. Je crois que même si j'étais marié, elle m'accueillerait toujours de cette façon, comme le petit garçon que je pouvais être avant. Je m'approche d'elle et la prends dans mes bras.

— Maman, quel plaisir de te revoir. Tu m'as l'air en pleine forme ?

— Encore plus quand mes deux enfants sont là. Allez, venez au salon en attendant qu'Antonia arrive.

Antonia, rien que son prénom m'ennuie déjà. Je sens que le repas va être une vraie torture. Enfin, un déjeuner et après je ne suis pas obligé de la revoir. Je fais juste plaisir à ma mère pour ce midi et ensuite, je repars chez moi, mettre le nez dans mes dossiers. Marina s'installe à mes côtés dans le canapé et ma mère dans un fauteuil face à nous.

— Avant que je n'oublie, Anton vous invite dans un mois pour fêter ses trente ans, chez lui.

— Attends, tu parles bien de ton meilleur ami, l'éternel célibataire ? demande ma mère, surprise de cette invitation.

— Oui maman, celui-ci. Qui d'ailleurs m'a annoncé qu'il n'était plus célibataire. Il semble qu'il soit tombé amoureux.

— Eh bien, tout n'est pas perdu pour toi alors mon frère, lance ma sœur en me donnant un coup de coude.

Killer's eyesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant