XIX - C'était quoi... ça ?

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Léna

Déjà deux semaines que je suis ici ! Ces deux semaines se sont écoulées assez tranquillement. Peut-être même trop. Faire les courses, préparer les plats pour nos commandes, animer les anniversaires ou les évènements familiaux me manquent.

Lundi dernier, nous sommes allés au poste pour rejoindre Nikolaï et son collègue. A leur demande, j'ai porté plainte contre X, même si aujourd'hui, je connais l'identité du tueur. Ils ont accepté de ressortir le dossier et d'ajouter mon témoignage à ce dernier. Ils n'ont pas mis mon nom dans le dossier, mais le fait d'apporter la déposition d'un nouveau témoin, cela devrait faire sortir de père de Marina et d'Alex. Plus qu'à attendre que celui-ci montre son nez.

Nikolaï m'a ensuite rassuré, en m'assurant que mon adresse, et donc celle d'Irina, ne sera pas mise dans le dossier, ni que je vis chez Alexander. En sortant du poste de police, ils m'ont tous les deux à nouveau questionnés sur les livres de compte. J'ai donc passé un coup de fil à ma tante pour savoir ce qu'ils avaient récupéré. Mais elle m'a une nouvelle fois confirmé qu'elle n'avait ramené que quelques photos et bijoux de famille.

Durant le reste de la première semaine, j'ai commencé à m'approprier l'immense maison où je vis désormais. J'ai fait la connaissance d'Elena, et Alex avait raison, nous nous entendons très bien. Elle ne voulait pas que je fasse la cuisine les premiers jours, mais quand je lui ai expliqué que c'était vital pour moi, elle m'a laissé les rênes de la pièce. Elle n'y met presque plus les pieds aujourd'hui !

J'ai pu en outre apprécier les équipements de cette demeure. Je passe mes journées à faire du sport dans la salle pleine d'équipements, à nager dans la magnifique piscine qui donne sur le jardin et également à me détendre avec un bon livre dans la somptueuse bibliothèque. Je pourrai presque me croire en vacances, puisque je profite aussi des grasses matinées que je m'octroie, n'ayant plus Irina pour me réveiller en entrant en trombe dans ma chambre.

Me levant tardivement le matin, je n'ai pas croisé Alexander, au moment du café. Le soir, je me retrouve souvent seule, puisque ce dernier semble être un gros travailleur et rentrer tardivement. A moins qu'il préfère m'éviter pour ne pas me déranger. Nous n'avons dîné ensemble que durant quelques rares repas. Et c'était agréable. Nous avons pu parler un peu plus et continuer à apprendre à se connaître. Car même si nous nous connaissons depuis ma dernière année de lycée, je n'ai appris à le découvrir qu'avec les paroles de sa sœur. Donc pas des plus flatteuses pour lui.

Je découvre ainsi un homme qui semble dur au premier abord mais qui au fond cache une grande douceur. Il y a deux hommes : le chef d'entreprise, froid et austère, dur avec ses équipes afin de les pousser à sortir le meilleur d'eux-mêmes, et puis il y a l'homme qui cherche à protéger les siens, qui ferait tout pour que sa mère et sa sœur ne manquent de rien. Toujours prêt à aider ses amis quitte à laisser son bonheur derrière lui. C'est cet homme que je découvre un peu plus chaque jour et que je commence à apprécier fortement.

Le week-end dernier, je ne l'ai presque pas vu non plus. Il a passé une bonne partie de ces journées à bosser dans son bureau. De mon côté, j'ai profité des quelques éclaircis pour me balader dans le jardin et discuter avec ma cousine au téléphone. Le comportement d'Alex est quand même troublant. Je veux bien qu'il me laisse du temps pour m'adapter à la situation, mais j'ai comme l'impression qu'il m'évite parfois. Donc ce week-end, je suis bien décidée à passer plus de temps à ses côtés.

Ce vendredi après-midi, je décide de me lancer dans la préparation de cookies pour demain matin. Elena est rentrée chez elle à ma demande, après avoir insisté pour préparer notre repas de ce soir. Je peux ainsi profiter de la maison pour moi toute seule. J'envoie ma playlist préférée sur les enceintes de la demeure, monte le son et rejoins la cuisine pour mon moment de détente. Au rythme de la musique, je me déhanche tout en préparant ma pâte à cookies. Ces moments me rappellent ceux passer avec ma tante. C'est elle qui nous a donné notre passion pour la cuisine. Nous passions la plupart de nos temps libres à ses côtés, à concocter des pâtisseries ou de nouveaux plats qu'elle voulait nous faire découvrir. Mamanya a été, et est toujours, comme une seconde mère pour moi. Du jour où j'ai posé mes maigres valises chez eux, elle m'a considéré comme sa fille.

Killer's eyesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant