XI - Le genre d'homme dont on peut facilement rêver

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Léna

La journée est passée assez vite. Entre la boutique et la préparation de nos prochains événements, je n'ai pas vu le temps passé. Irina est sortie avec un ami au cinéma me laissant seule pour ce soir. Après avoir fermé la boutique, je monte donc me détendre dans un bon bain. Lorsque l'eau commence à refroidir, je me décide à sortir avant d'attraper froid. Et puisque j'ai la soirée tranquille pour moi, je me mets en pyjama avec une bonne assiette de pâtes devant une comédie romantique, le tout avec un gros plaid sur les genoux. Une soirée comme je les aime. Cela fait à peine dix minutes que je suis installée lorsque mon téléphone sonne. C'est un numéro que je ne connais pas mais je décroche quand même.

— Allo !

— Bonsoir Léna, je suis Nikolaï l'ami d'Anton. J'espère que je ne vous dérange pas ?

— Euh... non pas du tout. Je ne pensais pas avoir un appel de votre part aussi vite.

— Anton m'a dit que vous cherchiez à me joindre pour une affaire personnelle. En quoi puis-je vous aider ?

— Je préférerai ne pas en discuter par téléphone.

— Vous voulez que je passe vous voir ?

Passer me voir ce soir ? Bon je n'ai pas la tenue pour recevoir quelqu'un mais d'un autre côté je suis seule et serai plus tranquille que si Irina était là. Et puis c'est peut-être ma chance pour faire avancer mes problèmes.

— Léna, vous êtes là ?

— Oui, je réfléchissais.

— Si vous voulez on peut se voir un autre jour dans un café ?

— Non je préférerai que ce soit chez moi. Ce soir, c'est parfait.

— Je n'ai que l'adresse de votre boutique, pouvez-vous m'envoyer la vôtre ?

— Nous habitons au-dessus, il suffit de sonner à la porte qui est sur la droite de la boutique.

— Très bien, je suis chez vous dans quinze minutes.

— A tout à l'heure.

Bon, plus qu'à finir rapidement mon assiette de pâtes avant qu'il n'arrive. Je termine à peine ma dernière bouchée, que la sonnette de l'appartement retentit. Je me lève, dépose mon assiette dans l'évier au passage, et file ouvrir la porte. Quelques secondes après, Nikolaï est dans le salon... et moi toujours en pyjama.

— Je m'excuse pour la tenue mais je ne pensais pas recevoir du monde ce soir.

— Pas de soucis, ma femme adopte souvent la même tenue. Et puis, c'est moi qui vous ai proposé de passer.

— D'ailleurs votre femme ne va pas s'inquiéter ?

— Non, je l'ai prévenu que j'avais un dernier dossier à voir avant de rentrer. Dans mon métier elle est habituée. Alors en quoi puis-je vous aider ?

Je lui fais signe de s'installer dans le canapé, pendant que je prends place en face, dans le fauteuil. 

— Anton m'a dit que vous travaillez pour le renseignement ?

— Oui, c'est exact.

— Ma demande va vous sembler farfelue, mais du fait de votre métier, avez-vous la possibilité de connaître l'avancée de vieilles affaires criminelles ?

— Bien sûr, mais en quoi cela peut-il vous aider ?

J'hésite à me lancer, mais maintenant qu'il est ici, je dois trouver le courage de me lancer. En le regardant, je ne vois aucune noirceur en lui. Sa voix est posée, ses yeux noisette sont doux, ses gestes calmes. Comme samedi, dans les jardins d'Anton, je me sens bien à ses côtés. Je replie mes jambes sous mon corps et prends une profonde inspiration avant de me lancer.

Killer's eyesWhere stories live. Discover now