04. La belle et la bête

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Ezra


Alors que j'essayais de comprendre cette histoire de fête pour célébrer notre alliance, je sentis plusieurs poustillons de liquide. Mon t-shirt noir était taché de quelques éclaboussures marrons. J'écarquillais d'abord les yeux, me rendant compte que la femme en face de moi, venait clairement de me cracher dessus. 

L'effet de surprise, c'était plutôt elle que fêter cette alliance. Merde, c'est super dégueulasse. Je levais mes yeux en fronçant les sourcils vers la femme en face de moi qui se précipita pour me tendre des mouchoirs afin de m'essuyer. 

Comme si ça allait changer quelque chose. 

Je ne mets pas le prix sur mes vêtements pour qu'un gosse vienne me cracher dessus, ou n'est pas capable de se retenir. Ruby et ce Caleb rigolèrent de la situation pendant que j'enlevais cette merde en lui arrachant les serviettes des mains. 

Elle revint à sa place, tête baissée, essayant de ne pas rire elle aussi. Ce qui me mit encore plus en rogne.

- Je suis vraiment désolé, ce n'était pas voulu, j'ai été prise de court et je n'ai pas pu me retenir, reprit-elle.

- Ton père ta mal éduqué ou quoi ? Putain,
répondis-je en me focalisant sur mon t-shirt.

- Pardon ? Répliqua-t-elle sèchement.

Je relevais mon visage sur celle-ci qui me lançait un regard meurtrier. En plus d'être conne, elle était sourde ?

- Je ne vais pas me répéter, tu as très bien entendu, ajoutais-je.

Elle gloussa faussement avant de s'adosser sur sa chaise en croisant les bras et mordant sa lèvre.

- J'ai été éduqué moi au moins, répliqua-t-elle en appuyant sur ses mots.

Pardon ? Est-ce que j'avais mal entendu ? 

Je la regardais en fronçant mes sourcils, mes muscles se crispaient à l'entente de sa phrase. 

Le plus éduqué de nous deux, c'était moi. Je n'aurais jamais réagi pareil pour une simple fête d'alliance. Je savais garder mes émotions à l'intérieur de moi, quand il n'y avait pas le choix.

- Mel, on va y aller, fini Caleb.

Son cousin se leva prenant le bras de sa cousine. 

Je me levais à mon tour en retenant son bras pour qu'elle puisse me faire face. Elle se retrouvait entre nous deux, les parties de son corps dans les mains de deux hommes. 

L'un qui veut la sauver et l'autre qui veut lui faire sa peau. 

Ne jamais critiquer mon éducation, j'ai assez souffert dans ma vie avec mon père, pour qu'on me manque de respect de la sorte. Ruby se relava aussitôt essayant de me faire lâcher le bras de cette femme.

- Ce n'est pas le moment de mettre le feu entre vous, on a un contrat à tenir, nous avons besoin des deux vivants, me fit ma collègue.

Je finis par lâcher malgré moi son bras. Impossible que je puisse la laisser vivante durant cette collaboration. 

Je finirais par la tuer avant.

- On va voir qui n'est pas éduqué. Lui crachais-je d'un ton sec.

- Et celle qui est mal éduqué pauvre con, ajouta-t-elle.

Le visage de son cousin se crispa, contractant sa mâchoire pour éviter de sortir quelque chose de sa bouche qui pourrait détruire le contrat. Comme s'il avait le pouvoir d'ouvrir sa gueule à l'instant. 

Un conseillé reste un conseillé, qu'il soit de la famille ou qu'il soit un inconnu. 

Et cette femme qui semblait calme et timide de l'extérieur, cache bien son tempérament qui s'enflamme lorsqu'on parle de famille ou de son éducation. Une fille de son papa a dû avoir la meilleure vie, alors non, elle ne pouvait pas comprendre ce que moi, j'avais vécu. 

𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant