𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1

20. Chaleur et désarroi

Meladya

Quelques fois, j'aurais préféré qu'on m'achève, plutôt que de continuer ce train de vie. 

Mais ma mère m'avait expliqué plus jeune, qu'il ne faut pas se soucier de nos problèmes. Même s'ils s'entassent, prends un billet loin de la ville et vis pour toi. 

C'est ce que je veux. 

C'est ce que j'ai toujours voulu. 

Mais je suis prisonnière. 

Des mains de mon père. Des mains de mon réseau. Tout m'étrangle, et je n'arriverais bientôt plus à respirer.

Dans la douche, je repensais à cet instant avec Ezra dans la cabane. 

Si j'étais resté debout, croyez-moi... Mes jambes auraient lâché. 

Je ne peux pas supporter cet excès de chaleur chaque fois qu'il se rapproche de moi. 

Je ne veux pas de cette tension. 

J'aimerais le regarder sans rien penser par la suite. 

Est-ce possible ? Non... 

Mon cerveau n'était pas d'accord avec moi. 

Repassant sans cesse l'épisode où ses mains chaudes se baladaient sur mon corps. 

Ses lèvres humides s'écrasant sur les miennes. Je les ai sentis me mordre légèrement. Un instant de plaisirs contre sa bouche. 

Même à travers le goût de son chewing-gum à la menthe, j'arrivais encore à distinguer celle de la cigarette. 

Tellement c'était profond. 

La seule fois où je m'étais senti en sécurité, c'était à ce moment. 

Rien qu'à ce moment. 

Et je ne l'avais jamais ressenti auparavant. 

Mais le moment où c'était une erreur pour lui, m'avait mis une claque. 

Son contact brûlant et son odeur d'eau de Cologne quand il m'avait plaqué sur le mur. 

Je tapais ma tête pour reprendre mes esprits. 

Il m'avait laissé seule dans cette cabane, à me geler pendant qu'il s'amusait avec la moto. L'image de son expression quand j'étais revenu... 

Je m'en souviendrais. 

Avant que je ne sorte de la voiture, ses traits étaient inquiets. Quand je suis sorti de celle-ci, accompagnée de Simon... 

Son expression était comment dire... 

Affreuse. 

Il faisait peur. 

La même tête que Monsieur Hayes. 

Et dites-vous bien, que ce n'est pas beau à voir. 

Dégueulasse.

Un homme comme lui, voudrait toujours avoir le contrôle sur tout. 

Il me l'a bien prouvé en visitant par surprise mon père. Le fait de m'embrasser aussi. Comme si j'allais tomber directement dans ses bras. 

Je suis folle, mais pas à ce point. 

Il faudrait que je lui fasse la même chose. 

Il était mon premier baiser et j'avais du mal à retirer ses lèvres qui hantaient mes pensées. Certes, je lui avais avoué, mais ça me ferait passer pour un personnage que je ne suis pas.