𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1

35. Sauve-toi, fuis-moi

Meladya

Les secrets. 

Chacun de nous en garde. Dans le fin fond de nos cœurs et de nos pensées. Une fois révélés, les secrets sont particulièrement destructeurs. Ils gâchent et animent la haine autour d'une vie. Autour d'une personne. Tout le monde en connaît une part, et si tu penses pouvoir t'échapper de ceux-ci, ils te rattraperont toujours. Te jetteront dans une ronde pour se moquer de tout ce que tu as essayé de cacher. Quitte à perdre ton âme pour le faire.

Je savais qu'Ezra me cachait quelque chose, et je le charriais quand je disais appeler Caleb. Il faudrait déjà que je prouve qu'il nous cache des choses, et ce n'était pas Ruby qui nous tendrait la perche afin de nous aider. 

Et monsieur Diaz avait aussi vu dans mon jeu. 

J'en cachais des choses à son sujet. Surtout quand j'avais compris que c'était son cousin qui nous voulait du mal, et pour je ne sais quelle raison. Lui en parler m'avait traversé l'esprit. Mais il se moquerait sûrement de moi, ou, me prendrait pour une folle. Alors j'allais garder ce petit secret pour moi. 

Si sa famille devait être détruite, il valait mieux mettre toutes les chances de mon côté pour détruire les Diaz et les Simmons. 

Mon père aurait été fier de moi, s'il savait tout le plan qui se déroulait dans mon cerveau. La seule question que je me posais désormais, c'était, arriverais-je jusqu'à la fin ? 

Mon cœur ne faisait que de battre plus rapidement chaque fois qu'Ezra se rapprochait de moi ou encore me touchait. 

J'étais de son avis, lui nuit dernière n'était que de la folie, due à notre alcool. Il fallait que je me rentre dans le crâne, qu'il n'y aura jamais rien entre nous. Et que je détruirais, lui ainsi que sa famille, pour prouver à Monsieur Hayes, qu'il pouvait toujours avoir confiance en moi. Qu'il pouvait avoir confiance en la personne à qui, il avait été contraint de léguer Shongi.

Ezra Diaz était un homme qui touchait si bien le corps qu'il touchait le cœur. Vous ne deveniez pas addict à son doux visage ou à ses cheveux bouclés tombant sur ses tempes, ou encore à son sourire...

Non, vous deveniez addict à son touché, à sa voix. À ses douces paroles qui vous font battre rapidement le cœur. 

J'aimerais que l'image de son visage s'efface, mais plus je me forçais à me débarrasser de lui plus je m'en rapprochais.

- Tu me rends malade, Mel, l'entendis-je marmonner en fermant les yeux quelques secondes.

Et c'était dangereux. 

Moi. 

Lui. 

Nous. 

Tout ça, c'était dangereux. 

J'avais dû prendre sur moi-même quand mes jambes étaient enroulées à son dos nu, et que ma poitrine sans soutif touchait son torse. Je savais qu'il sentait la pression de mon cœur, mais ses yeux fixaient ailleurs. Il ne semblait pas vouloir la même chose moi. Non, ses yeux en demandaient davantage. 

Patience mon grand. Tout vient à point à qui sait attendre.

- Je ne veux pas être ton petit secret, m'écartant finalement de sa main qui restait sur mon crâne.

Il me sourit et acquiesça simplement, en se décalant de moi. 

En repensant à mon cousin, Caleb ne m'avait donné aucune nouvelle depuis mon départ à New York. Il s'amusait si bien sans ma présence ? Parce que finalement, je m'ennuyais sans mon cousin pour débattre sur des sujets qui ne nous intéressaient pas, comme l'existence de la préhistoire. Moi, j'y croyais, lui non. Dans tous les cas, il ne croyait à rien sauf à lui et sûrement en l'amour qu'il portait à Ruby.