19. Désaccord

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Ezra


Alors que nous étions encore bloqués dans cette cabane à cause de la pluie, je sentis déjà l'orage dans l'air. Et ce n'était pas que métaphoriquement parlant. 

Les hommes agissent comme des cons, pour avoir ce qu'ils veulent. Ils savent très bien ce qu'ils font. Et si, vous pensez le contraire, c'est qu'il a déjà réussi à manipuler votre cerveau. 

Bien sûr que je savais pourquoi j'avais embrassé mademoiselle Hayes. Cette femme semblait, toute la journée, saoulée de vivre. 

Il fallait que quelqu'un lui rajoute un peu de piment à sa peau blanche, pour qu'elle prenne des couleurs. En plus de ça, elle agissait toujours avec moi, comme si je n'étais qu'un gamin. 

On peut très bien se poser dans un lit et deviner lequel de nous, est vraiment l'enfant dans l'histoire. 

Faudrait peut-être qu'elle arrête aussi de se cacher que je lui plais bien. Du moins, un peu plus que la moyenne... 

Et il fallait que je reprenne les choses en main. 

Elle devait m'aimer pour me passer son réseau. J'en ferais ce que je veux, une fois que je l'aurais entièrement contrôlé. Même si, elle ne semblait pas vraiment se prendre au jeu, je suis sûr que je peux en tirer quelque chose d'elle. 

Après ce baiser, elle m'avait rendu ma veste en cuir et ne m'avait plus adressé la parole. Nous étions dans le silence écoutant les gouttes d'eau s'écraser sur le sol. 

Quelques minutes avant, mes mains avaient touché ses hanches, comme les siennes se cramponnaient à mon torse. Et même si la pluie était froide, gelée, comme une plage en Normandie, ce fût une drôle de chaleur qui avait arpenté nos corps. 

A nous deux. 

J'en suis sûr. 

Je finis par la regarder sortir sa main pour que les gouttes de pluie tombent sur celle-ci. Cette femme soupira. Comme la plupart du temps d'ailleurs. 

Et même si, nous ne connaissions pas vraiment, je porte une attention particulière à chacun de ses faits et gestes. 

Sans le vouloir. 

Si je les interprétais maintenant, je dirais qu'elle aime la pluie. Mais quand elle est chez elle. Pas dehors. 

D'ailleurs, elle n'aime pas vraiment prendre l'air. Elle était dans son bureau ou dans sa chambre, à esquiver Caleb toute la journée. 

Que puis-je dire d'autres sur Meladya Hayes ? 

Quand elle ne veut pas sourire, ou rire d'une situation, elle se pince les lèvres. Comme tout à l'heure quand j'admirais la voiture. 

Elle pensait sans doute que je ne l'avais pas vu. Pourtant, au vu de la propreté du véhicule, tout se reflétait comme un miroir. 

Et quand elle stress, sa jambe tremble. Je l'avais remarqué dès notre première rencontre au café. 

Ah... 

Elle ne cherche pas à avoir le dernier mot, mais le fait qu'elle ne baisse jamais le regard, veut dire qu'on doit fermer notre gueule. 

C'est une battante. 

Je ne l'aurais jamais cru, pouvoir se battre contre cinq mecs armés. 

Et je répète sans cesse, la même chose, mais... 

Elle n'est pas si innocente qu'on le pense. 

Je le sais. 

On ne me cache rien à moi. 

𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1Место, где живут истории. Откройте их для себя