𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1

17. Vinaigre dans le plat

Ezra

C'est difficile de vivre quand tu ne fais confiance en personne, et que personne n'a confiance en toi. 

On hante certains mauvais rêves de nos ennemis et bizarrement... 

Ça me plaît bien de vivre de cette façon. Faire peur à tout le monde. 

Forcer les gens à m'aimer, même par pure hypocrisie. 

C'est simple de balancer une liasse de billets dans la bouche de quelqu'un. La personne est comme un chien qui attend sa balle ou son os. Un chien qui court vers sa gamelle pleine de croquettes. 

Oui, les gens étaient des chiens et l'argent était leur seule et unique raison de vivre. 

Cette femme, cependant, ne semblait pas comme les autres. 

Après tout, elle était plus riche que moi et était d'une renommée telle que la mienne. Forcément, c'est elle qui me balancerait une liasse pour que j'accoure la chercher dans ma gueule.

En entrant dans le manoir, la scène de la piscine ne faisait qu'interrompre mes pensées. 

Elle était bien plus saine que je ne l'imaginais. Ou alors, elle était bien discrète dans ce qu'elle faisait. Je ne la sentais pas tout à fait honnête. 

On me dira que c'est normal de penser de cette façon... 

Ou pas. 

Mais quelque chose clochait chez elle. 

Faire la petite fille innocente... 

Ça fonctionnait avec tout le monde, sauf moi. 

En marchant derrière elle, je scrutais son corps fin. Même sous son pull, on voyait sa morphologie. 

Sexy n'est-ce pas Ezra ? 

Si elle me demandait de la regarder, je lui dirais que c'est déjà fait. 

Et si elle me demandait ce que je pense, je lui dirais certainement que j'aime la vue. 

Ses cheveux, rassemblés en un chignon défait, me faisaient encore plus d'effet que ses yeux verts raisin. 

On pourrait s'y perdre dedans, bien évidemment... Si on soutient son regard. 

Il est tellement déstabilisant, que ça m'en faisait mal aux yeux quand j'essayais de la battre à notre petit jeu. 

Celui qui baissera le regard en premier. 

Je ne suis pas mauvais joueur, je précise juste, qu'on n'a jamais réussi à savoir qui était le gagnant. 

Nous étions toujours dérangés. 

Alors qu'on se dirigeait vers sa chambre, son cousin sorti de la sienne en fronçant les sourcils. J'avais l'impression d'être encore un adolescent et Caleb est son père. On allait sûrement passer un interrogatoire comme chaque fois que je retrouvais seul avec sa cousine. 

Merde, j'arrive à esquiver ceux de la police grâce à mon nom, mais ceux de l'homme en face de moi, s'avère compliqué à esquiver.

- Pourquoi vous êtes mouillés ?

Comme je l'avais prévu, il nous questionna comme à son habitude.

- Ta cousine l'empotée est tombé dans la piscine en m'accompagnant sortir le chien, je l'ai juste aidé.