27. Puzzle

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Ezra


Un château de cartes se détruit quand le mal fait ravage. Et il me guettait chaque fois que je détruisais le sien. Quelques fois, mon enfance me manque. Mais je n'avais pas grandi comme les autres ou encore comme mon frère.

J'étais sans cesse encouragé pour tout détruire et être agressif dans des compétitions. Moi, ce que je voulais, c'était voir mon père, fier de moi. Mais ça n'avait jamais été le cas. Alors j'ai finalement appris à prendre mon dû sans jamais demander.

J'ai appris à grandir en tant que voleur.

Et le gentil garçon caché dans un cœur comme le mien, n'avait plus une once d'innocence. Il avait bien grandi.

Et il était désormais l'homme que j'étais devenu aujourd'hui. Qu'on m'avait forcé à devenir.

Alors j'aime me faire du mal pour aller mieux.

Quand les filles étaient parties, j'attendais patiemment que Caleb se rende quelque part d'autres qu'à l'étage des bureaux. Avec Ruby loin de lui, il trouverait une excuse minable pour la suivre sans m'en tenir au courant. Mon amie pouvait très bien se débrouiller seule. Elle l'avait appris. Ce n'était pas une bonne à rien, elle n'aurait jamais eu sa place dans The Beast sinon.

D'ailleurs, je ne savais pas pourquoi Mademoiselle Hayes souhaitait me suivre jusqu'à New York. Elle n'avait jamais quitté la ville avant de se faire kidnapper par mes hommes. Et pourquoi Caleb acceptait si facilement de la laisser s'en aller. Même avec Ruby à ses côtés, ça ne répondait pas à toutes les questions qui me trottaient dans le cerveau.

- J'arrive d'ici dix minutes, fit une voix masculine dans le couloir.

J'étais assis dans le canapé de leur salon, devant la télévision, attendant le parfait moment pour exécuter l'un de mes plans. Et comme si quelqu'un m'écoutait, Caleb passa devant moi, sans m'adresser la parole et déjà préparé pour sortir. J'aimais bien quand les choses étaient faciles. Ça évitait à mon cœur de frôler la crise cardiaque, juste parce que l'un de mes plans ne pouvait pas aboutir jusqu'à la fin.

En tapotant ma cuisse, tout en me relevant, Arès suivit mes pas, à l'étage au-dessus. Leurs bureaux se trouvaient en haut, et je priais dans mon for intérieur que celui de l'alliée soit ouvert. Je n'avais rien pour l'ouvrir de force.

Mais Bingo ! Alors que j'ouvrais la porte, j'ordonnais à mon chien de "monter la garde" et rentra dans la pièce en fermant la porte derrière moi.

- Montre-moi ce que tu caches, petit monstre.

Mon premier reflex fut d'ouvrir les armoires, mais à part des centaines de dossier mal rangés, je ne voyais rien qui pouvait m'aider à comprendre son choix de m'accompagner.

Une pièce comme celle-ci devrait cacher des passages secrets ou autres chose. C'était obligé. Mais si je trouvais ce que je voulais, je n'aurais pas besoin de perdre mon temps sur ce genre de connerie.

En tournant autour de la table, mon regard se posa sur une feuille à moitié cachée. En m'approchant à grandes jambes, je pris la feuille dans mes mains et l'ouvris pour en lire le contenu.

"Ennemis de Caleb".


Qui gardait ce genre de chose à la vue de tout le monde ? À moins que cette feuille ne dût pas être dans les parages et qu'elle l'eut laissé sans faire exprès.

Il faut avoir une certaine intelligence pour être Ezra Diaz. Hélas, Meladya Hayes ne l'avait pas. Cette femme ne fermait pas son bureau à clé, ça explique beaucoup de choses sur le nombre de neurones qui lui manquent dans le cerveau à celle-là.

𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1Where stories live. Discover now