𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1

09. Manigances

Meladya

Mon cousin Caleb, qui s'amusait à menacer chaque personne qu'il croisait de mort, venait enfin de me laisser, une heure, seule. Rare sont les fois où il le faisait. Je l'imaginais déjà loin du manoir pour pouvoir respirer mieux loin de lui. Nous étions tellement collés dans la journée qu'il me collait aussi dans mes rêves ou plutôt mes cauchemars à ce stade.

Il manquait quelques courses, et j'étais un peu en manque de sucre. Je voulais quelque chose de précis à manger. Des fraises avec de la chantilly ou du sucre. 

J'allais donc profiter de l'absence de Caleb pour m'échapper quelques instants. Comme une petite fille qui fugue de chez elle. J'enfilais mes bottes en monta dans ma vieille Mitsubishi direction les courses.

C'était le seul moment où mon cousin me laissait de l'espace. J'avais toujours eu cette impression d'être resté un enfant auprès de mon cousin qui semblait vouloir grandir sans moi.

Alors que je me dirigeais vers Walmart, mon tableau de bord indiquait un problème dans ma voiture. Je n'ai pas vraiment le temps de m'occuper de celle-ci. J'espérais que Caleb prendrait soin de ma bagnole comme il le fait avec la sienne. 

Décidément, je m'étais trompé. 

Je soupirais et sortis de celle-ci pour ouvrir le capot. Je ne peux même pas faire semblant d'y connaître quelque chose, je n'en sais rien. Ma Mitsubishi était la seule voiture potable pour m'infiltrer dans les rues de Los Angeles, sans que les gens remarquent qui je suis. Surtout les mafieux. 

Avec elle, j'étais devenue une femme normale. Une femme qui va seulement faire ses courses comme tout le monde.

Tout de même, je ne vis rien d'inhabituelle dans le capot, mais un bruit se fit entendre. Je fis le tour de celle-ci remarquant que l'un de mes pneus était dégonflé.

Il était préférable d'appeler mon cousin rapidement, mais il ne me répondit pas. 

D'accord. Meladya doit se débrouiller seule. Pas de problème. 

J'étais coincé loin du manoir dans une route sans quasiment aucun passage. Comment me sortir dans cette situation quand celle-ci n'est jamais arrivée. Il fallait que j'appelle un dépanneur, mais dans combien de temps il allait arriver avant que Caleb ne me saute dessus. 

Du moins, s'il répond à mes appels.

Alors que je repris mon journal d'appels, mon portable s'éteignait. C'est la meilleure celle-là. Coincé à l'autre bout du monde sans pouvoir faire quelque chose. Il me suffirait de marcher, je connais la route. Mais ça me prendrait une heure pour rentrer au manoir. 

Ou j'attends une voiture, c'est peut-être plus simple.

Alors que j'ouvris ma portière pour entrer dans ma voiture, j'entendis le bruit d'un van qui s'arrêta près de la mienne. La vitre se baissa laissant place à un homme d'une trentaine d'années. 

Avec un sourire aux lèvres, il me regarde et passe une main dans ses cheveux bruns bouclés. C'était un tour de charme qu'il me faisait ?

- Vous avez besoin d'aide madame ? regardant en direction de ma voiture.

- Ne vous inquiétez pas, j'ai déjà appelé quelqu'un, merci quand même.

Il remonta sa vitre et je vis celui-ci partir avant d'entendre le bruit d'un dérapage. Même si Caleb ne me répondait pas, je n'avais pas confiance en ce mec.