36. Petite lueur d'espoir

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Ezra

La famille.

Oui ce lien qui nous unissait avec le sang ou avec le cœur. J'avais trahi par chaque membre de ma famille. Tous autant qu'ils soient, ils m'avaient trahi.

Ne vous fiez jamais à un visage d'ange, ce sont les pires.

Mais la famille est un lien qui ne pourra jamais se rompre. Pas parce qu'on n'avait pas le choix, mais que tôt ou tard, l'heure des représailles sonnaient toujours. Et je préférais dans mon cas, continuer à m'entendre avec eux, plutôt que de regretter plus tard. Je ne les aimais pas forcément, mais ils avaient besoin de moi comme j'avais besoin d'eux.

C'était ça la famille.

S'unir même dans les pires galères contre le monde. Même si on semble bien plus proche d'un lien du cœur plutôt que le sang, on reste dans tous les cas, enchaîné à eux.

Vous profitez de leur bien et ils profitent du vôtre.

Je savais ce qui m'attendait une fois que j'arrive dans le restaurant. Pas eu le temps de commander quelque chose, que l'alliée et moi étions déjà sur la route du retour.

Cette pédale avait perdu tous les moyens en me voyant arrivé. C'était l'effet que je faisais souvent. Venir à l'improviste pour voir leurs peurs, leurs regrets, et l'envie de disparaître sur le coup sur leurs petits visages de merde.

J'allais laisser mon cousin s'enfuir loin, très loin même pour l'atteindre plus facilement sans personne d'autres autour de nous.

Comment me venger dans un restaurant blindé ? Et comment exercer ma liste sans vouloir le kidnapper devant ce beau monde ?

Surtout que mon futur n'était pas tout à fait acquis.

Il semblerait que Meladya ait trouvé quelque chose entre Jay et moi pour réagir vingt minutes plus tard alors que sa copine semblait surprise sur le coup. Elle ne pouvait pas jouer la comédie avec moi. Ça ne fonctionnait pas. Aux yeux des autres, c'était une cachottière. Mais les miens la lisaient à travers elle, comme un livre de Guillaume Musso.

En tournant mon visage vers elle, les mains crispées au volant je le voyais. Ce petit monstre savait bien plus de choses que je ne l'aurais imaginé. Maline, mais pas assez. Alors je découvrirais tous ses plans foireux petit à petit. Même si ça allait prendre des années. Elle ne risquerait pas d'aller très loin de toute façon.

Mon obsession.

Voilà ce qu'elle était devenue pour moi. Et je ne parlais pas en bien lorsque j'engageais le mot obsession.

Non, c'était l'obsession de la détruire.

De nous détruire.

Parce qu'aucun de nous ne pourra survivre à l'explosion que nous étions en train de préparer.

L'autodestruction.

Une fois chez moi, Marwane m'attendait déjà pour une nouvelle mission.

Dégager ce que je ne pouvais pas contrôler pour mieux avancer. Et quelque chose ou plutôt quelqu'un continuerait de me gêner ici si je ne le faisais pas disparaître.

Nous montâmes dans mon bureau, chacun sortant sa clope, la portant entre nos lèvres.

Je sortis d'un tiroir deux billets d'avion direction Paris Charles de Gaulle allée sans retour.

- Fais-lui visiter la France, pas seulement Paris, lui tendant les billets. Emmène là où elle veut.

- Elle reste en France combien de temps ? Me demanda-t-il en expirant sa nicotine.

𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1Where stories live. Discover now