𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1

10. Trésor perdu

Meladya

" - Tu ne peux pas désespérer Meladya, me disait mon père.

J'étais assise, ligoté sur une chaise devant lui en pleurant de rage. 

Ma première mission et c'était déjà un échec. On m'avait tiré de mon lit pour m'emmener dans une sorte de cave, assez éloigné de chez moi. Je n'avais pas eu le temps de réagir. 

Il était normal pour la fille d'un chef de gang de se faire kidnapper. Même s'il faut la sortir du lit pour le faire. Alors je n'avais pas pu produire tout ce que mon père m'avait appris, depuis qu'il m'avait récupéré aux mains de ma tante.

- Concentre-toi sur la corde, Caleb et Firestone sont sorti depuis plus d'une heure de cette étape.

- Papa, j'ai seize ans, il en a dix-huit ! Criais je en pleurant.

Il se releva de la chaise en face de moi avant de se diriger vers la porte de sortie. Il n'allait pas me laisser là quand même ? 

Il se retourna une derrière cette fois impassible face à mes larmes. Comme si ça l'intéressait de faire souffrir ses enfants.

- Ne désespère pas ma fille. "

Il me plaçait au même rang que des mecs. 

J'en ai assez. Je n'ai jamais rien demandé. Ni même de reprendre son stupide réseau. 

Je n'en veux pas ! 

Pourquoi me force-t-il à faire tout ça ? 

Je voulais une vie comme les autres adolescentes de mon âge. Trouver un copain, aller en cours, apprendre les dégâts de la cigarette ou encore de l'alcool. À la place, je me devais d'être au même niveau que les autres hommes.

...

J'étais assise sur le sol adossé au mur regardant les bouts de verre briller grâce à la faible lampe du plafond. Je repensais aux entraînements que mon père donnait à Caleb et moi en cas de ce genre de situation.

" Ne désespère pas".

La voix de mon père sonnait comme un écho dans ma tête me faisant pleurer de rage. Comme si c'était facile d'écouter cette phrase qui sonnait dans ma tête comme un remord. 

Oui, dans mes souvenirs, je m'en étais sorti avec deux heures de retard par rapport à ma famille, mais je savais qu'ils m'attendaient à la sortie. 

Ici, je suis à New York, loin de mon père et de mon cousin, mais plus proche de quelqu'un d'autre. Une personne qui n'hésiterait pas à me sauver s'il a l'occasion de me tuer à la suite.

- Ne désespère pas et patati et patata, me fis-je à moi-même.

Si je sortais d'ici vivante je...

 Ne m'engagerais à rien, je n'avais pas envie de me retrouver dans une situation telle que celle-ci encore une fois.

Je repris le bout de verre entre mes doigts.

Non Mel, tu ne vas pas baisser les bras, car personne ne viendra te récupérer.

Ce n'était plus une situation d'entraînement, et même dans celle-ci, on ne m'avait pas laissé sortir seule. Se débrouiller était encore une des nombreuses missions de mon père. Bien qu'elles soient assez chiantes à apprendre ou à réviser, elles servaient inévitablement dans une situation telle que celle-ci.