𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1

22. Satinée

Meladya

Le mot manipulation, est devenu courant. 

Tout le monde l'utilise après une connerie dont ils sont contents. 

On l'utilise souvent après avoir retourné le cerveau d'une personne. 

Mais c'est plus que ça. 

C'est des années de travail. 

Et le plus dur, c'est de ne pas y tomber soi-même. De garder la tête sur les épaules, pour ne pas tomber dans le piège, de ce simple petit mot.

L'homme que j'avais laissé seul avec Ezra, c'était mis à me toucher d'une manière si vulgaire que mon poing avait failli éclater dans sa face. 

Mais cela fait partie du jeu. 

Se montrer impuissante. 

C'est pour cette raison que mon cousin m'avait fait cette proposition sans doute. Pour que je me rappelle mon rôle dans ce réseau. 

La manipulatrice. 

Et si mon talent fonctionnait avec Simon, j'en tremblais déjà, de devoir rencontrer ses parents. Ce n'est pas dans mes habitudes de devoir jouer la fausse future fiancée de quelqu'un. 

À dire vrai, aucun mec ne serait assez fou pour me proposer ce genre de mission. 

Comme si j'allais accepter. 

Eh bien, il faut croire qu'il y a une première fois à tout. Et celle-ci se déroule avec Simon, en ce moment-même.

Quand Simon s'approcha de moi pour sentir mon cou, j'eus un frisson de dégoût à son approche. Mais je me devais de jouer le jeu pour qu'il comprenne qu'il ne pouvait pas me contrôler. 

Heureusement pour moi, Caleb avait fait barrage me laissant reprendre mon souffle. 

Donc si j'ai bien compris, ce mec pense pouvoir faire tout ce qu'il voulait de moi, juste parce que nous avions partagé quelques cookies quand nous étions plus jeunes ? 

Laissez-moi vomir et je reviens. 

J'en soupirais déjà, rien qu'à l'idée de devoir passer la soirée avec quelqu'un d'aussi ennuyeux que lui. 

Mais bon... 

S'il était en route pour rendre visite à mon cousin, ce serait parce qu'il cache quelque chose. Et soit, ses deux-là avaient un petit secret, soit, Caleb n'en savait rien aussi. 

Les gens ne viennent pas vous rendre visite après une bonne dizaine d'années sans vouloir quelque chose. 

Et surtout, ne revienne pas voir notre famille, sans une petite idée dans la tête pour se faire un paquet d'argent.

Ruby avait encore une fois sauvé de justesse son chef Ezra en inventant un bobard, comme si je n'étais pas la première fille à qui il le faisait.

Quand Simon partit, celle-ci m'attrapa la main en courant presque dans sa chambre fermant la porte à clé. 

Elle se mit elle aussi à me renifler comme un animal qui sent sa proie. 

Je soufflais de fatigue face à cette mascarade.

- C'est bien le parfum d'Ezra, me balança Ruby, fière de son flair.

Elle croisa les bras attendant mon explication.