SUMMER ➹ minsung

• chapitre 2

Il était presque neuf heures lorsque Minho ouvrit les yeux. Il resta un instant dans la même position, sur le côté, les sourcils froncés. Il avait gardé la fenêtre ouverte toute la nuit, même s'il aurait pu utiliser la climatisation pour se rafraîchir. Il aimait entendre les mélodies nocturnes des insectes qui campaient dans le jardin. Ce qu'il aimait moins, c'était d'entendre les discussions de son père et de sa belle-mère. La terrasse arrière se trouvait juste à côté de sa chambre, et il se serait bien passé d'être aux premières loges pour entendre parler de l'arrivée de Sujin.

Il soupira et se retourna sur le dos. Son répit n'avait été que de courte durée. Il était bien ici, à la villa, mais il n'était pas friand de la partager avec une personne aussi peu discrète qu'elle. Ça n'allait plus être de tout repos. Il allait devoir la supporter, et ce chaque jour. Il était trop timide pour l'envoyer balader lorsqu'il la trouvait trop imposante, lorsqu'elle se montrait et tentait de faire l'intéressante. Il allait encore devoir s'éclipser pour retrouver ses amis. Non pas que cette option lui déplaisait, bien au contraire, mais il avait aussi envie de passer du temps dans la villa si chère à son cœur.

Il inviterait son groupe de potes de temps en temps et il resterait enfermé dans sa chambre le plus possible. En tout cas, il ferait tout pour l'éviter et ne pas avoir à supporter ses manières qu'il détestait tant. Et si un petit ami s'ajoutait à l'équation, il allait faire bien attention de ne pas trop traîner dans les parages. Il ferait le strict minimum, juste pour ne pas paraître impoli et s'attirer les foudres de son père. Enfin, il essaierait de faire bonne figure, autant qu'il en serait capable.

Il soupira et ferma les yeux un court instant avant de se redresser. Il passa une main dans ses cheveux et se frotta le visage, il avait vraiment besoin d'une bonne douche fraiche pour totalement se réveiller. Et retarder le moment où il devrait aller prendre le petit déjeuner. Il savait ce qui l'attendait aujourd'hui, et s'il s'écoutait, il serait resté dans son lit à ne rien faire. Il ne pouvait définitivement pas se le permettre. Non seulement son père serait furieux s'il restait enfermé par ce beau temps, mais en plus ses amis arrivaient au camping. Il ne manquerait ça pour rien au monde, même si cela signifiait qu'il devait accueillir Sujin et son petit ami. Cette seule idée le fit grimacer.

Il se leva, attrapa un short et un t-shirt qui traînaient sur le dossier d'une chaise, puis sorti de la chambre pour rejoindre la salle de bain accolée. Le carrelage froid sous ses pieds le fit presque frissonner. Il retira son boxer et se glissa sous la douche. Il n'allait tout de même pas se laisser abattre pour si peu. Certes, il n'aimait pas Sujin, il n'avait aucune envie de passer du temps en sa compagnie, mais il devait se concentrer sur ce qu'il y avait de positif. Ces vacances, il les attendait toujours avec impatience. Il savait qu'il passerait de bons moments avec ses amis et qu'il trouverait un certain réconfort auprès de Chan.

Leur discussion de la veille l'avait rassuré et, quand il était venu dîner, ils avaient pu continuer à parler de ce qui les contrariait tous les deux. Chan était toujours jovial et dragueur, cela ne voulait pas dire qu'il ne se posait aucune question sur l'avenir. Il s'était un peu confié sur ses projets, sur ses désirs. Il ne savait pas s'il resterait encore longtemps à Jeju, il avait envie de voyager, que ce soit dans le pays ou dans le monde. Minho avait été à moitié étonné. Il aimait se sentir libre, et même s'il était satisfait de pouvoir travailler pour ses parents et gagner de l'argent, il se sentait parfois emprisonné.

Minho, quant à lui, avait encore exprimé ses peurs sans malaise. Il savait qu'il pouvait faire confiance à son ami, et qu'il serait de bon conseil. Il le connaissait mieux que personne. Mettre des mots sur ce qu’il ressentait n’avait jamais été un exercice facile, mais il pouvait le faire avec Chan. Il y arrivait car il était patient et compréhensif. Leurs discussions pouvaient être très sérieuses, ce genre de moment où ils ne rigolaient plus, où ils se disaient juste les choses le plus simplement et le plus honnêtement possible.