SUMMER ➹ minsung

• chapitre 34

Après le déjeuner, les parents étaient revenus de leur petite escapade au spa. Minho et Jisung se prélassaient au bord de la piscine après s'être rapidement cuisinés des nouilles au curry. Le soleil était agressif aujourd'hui, mais ils pouvaient compter sur le grand parasol carré pour les protéger de ses rayons. Les températures étaient élevées, mais Minho préférait rester à l'extérieur pour être à proximité de son petit ami. Il n'imaginait pas aller s'enfermer dans sa chambre sans lui, ou même avec lui. Son père dans les parages, ils ne voulaient pas trop en faire. Et il savait aussi qu'il aurait beaucoup de mal à se retenir de faire quoi que ce soit s'il se trouvait à côté de Jisung, dans son lit. Il avait constamment envie de le toucher, de l'embrasser, et ça ne serait pas facile de résister s'ils étaient aussi proches. Là, dehors, il ne pouvait rien faire de concret, il se sentait observé.

Il ferma les yeux pour tenter de trouver le sommeil lorsque son téléphone vibra sur la chaise longue. Il l'attrapa et déglutit quand il constata qu'il venait de recevoir un message de Narae. Il le consulta, étrangement impatient et angoissé. Elle lui disait être désolée et expliquait qu'elle avait surpris une conversation entre ses parents à leur sujet. Minho ne comprit pas tout jusqu'à ce qu'il lise la suite du message, celle où la jeune femme expliquait qu'ils avaient eu son père au téléphone et qu'ils prévoyaient un autre dîner dans le but de les rapprocher. Elle lui assurait n'avoir rien dit au sujet de son orientation sexuelle et de son attirance pour Jisung, elle voulait seulement le prévenir avant qu'il n'apprenne par son père qu'ils étaient en train de tenter de les caser ensemble.

— Ça va pas ? s'inquiéta Jisung.

Minho eut un petit sursaut et il verrouilla son portable.

— Si, ça va, t'inquiète pas.

— T'as l'air tout pâle d'un coup, y'a un souci ?

— Non ! dit Minho en se redressant. Faut juste que j'aille aux toilettes.

Il se leva et enfila ses tongs avant de contourner la piscine d'un pas décidé. Il avait le cœur fou, l'esprit en vrac. Il détestait cette sensation qui se répandait en lui, celle qui le faisait se sentir bloqué, pris au piège. Il ne voulait pas qu'on le mette au pied du mur, qu'on lui impose quoi que ce soit, ou même qu'on essaye de lui imposer une quelconque relation. Ce petit jeu que leurs parents mettaient en place ne lui plaisait pas. Il ne voulait pas blesser Jisung, mais il ne voulait pas non plus être blessé. Cette histoire ne l'enchantait pas. Il appréciait Narae, comme une amie et rien de plus. Il n'éprouverait jamais d'amour à son égard, elle le savait bien, mais les autres non. Et ils ne comprendraient probablement pas s'il refusait ce repas. Mais il ne pouvait pas rester les bras croisés et faire semblant.

Il revint dans la villa et, à son plus grand désespoir, tomba nez à nez avec son père qui comptait pénétrer dans le bureau.

— Ah justement ! s'exclama l'homme. Je voulais te parler.

Une horrible chaleur le submergea et sa gorge se noua. Il voulut déglutir, mais impossible, sa bouche était sèche.

— T'as cinq minutes ?

Il aurait aimé dire non, mais il acquiesça. Il pénétra dans la pièce, une appréhension grandissante, et son père referma soigneusement la porte derrière lui. Il l'invita à prendre place sur un des fauteuils sur la droite, puis il s'éclaircit la voix.

— Les parents de Narae m'ont appelé pendant que j'étais au spa avec Hyejin…

Minho sentait le malaise arriver. Il savait ce qu'ils manigançaient, et il avait l'impression d'être coincé.

— Et ? demanda-t-il dans un chuchotement.

— Ils voudraient qu'on retourne manger chez eux. Tu sais, ils t'aiment beaucoup et Narae est une jeune femme vraiment gentille. Elle t'apprécie aussi énormément, et vous vous entendez bien je crois.