Chapitre 32

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La jeune femme ouvrit lentement les yeux. Un courant d'air frais vint lui caresser le visage. Elle était allongée à même le sol. Celui-ci était froid. Tout son corps était engourdi. La reine se leva, non sans un peu de complication. Ses pensées revinrent petit à petit alors qu'elle observait l'environnement où elle se trouvait. Il était environ cinq heures du matin.

Elle reconnut les murs de la prison où ils avaient été attachés à leur arrivée. Tout lui revint en tête. On l'avait kidnappé pendant la nuit, puis elle s'était endormie et réveillée ici. Zora pensa immédiatement à Kieran. La reine se trouvait dans une cellule de taille moyenne. Elle comportait un petit wc dont la propreté laissait à désirer. A côté d'elle se trouvait un petit lit usé par le temps.

Il faisait plutôt sombre. Zora s'approcha des grilles qui la tenait prisonnière. Pourquoi diable l'avait-on amené ici ? Sa colère grandissait dans son corps petit à petit quand elle repensa au tragique destin qu'avait eu son père. Elle agrippa fermement les barreaux, de nouveau prête à en découdre. Hier, elle avait eu un moment de faiblesse qu'elle regrettait déjà. Kieran l'avait entendu, et elle avait terriblement honte. Elle ne s'autorisait jamais à montrer les moments où elle était le plus mal. Personne ne devait la voir comme ça, personne n'en avait le droit. Elle devait être forte.

— Libérez-moi, hurla-t-elle dans le silence qui régnait.

Soudain, elle vit quelque chose bouger dans la cellule d'en face, à quelques mètres d'elle. D'un œil curieux, elle approcha sa tête entre les barreaux. Une fille vint faire de même. Elle semblait être vraiment jeune, beaucoup plus jeune qu'elle. Elle avait les cheveux d'un blond terne qui lui arrivait au-dessus des épaules. Celle-ci semblait à bout de force.

— Personne ne peut t'entendre, idiote, dit-elle d'une voix faible.

Zora ne prit pas en compte sa remarque, contenant sa colère. Ce n'était qu'une enfant. Elle observa toutes les cellules qu'elle pouvait voir d'un œil suspect.

— Depuis combien de temps es-tu enfermée ?

La jeune fille agrippa les barreaux. Ses sourcils se froncèrent tandis qu'elle la scrutait de la tête aux pieds. Les longs cheveux de Zora tombaient le long de son dos. Les traits de son visage témoignaient de sa fatigue et de sa colère.

— Pourquoi est-ce que tu es ici...

Ce n'était même pas une question, mais une réflexion. Elle la regarda comme un animal dans une cage, puis elle sembla réfléchir un instant. Elle recula dans sa cellule.

— Quel âge as-tu ? Pourquoi es-tu ici ? retenta Zora.

La jeune fille fit la moue. Elle ne semblait pas vouloir répondre à ses questions, mais elle le fit tout de même.

— J'ai douze ans. Tout le monde ici est là pour une raison différente. Moi, je n'ai rien fait. On m'a enfermé.

Zora prit de la peine pour la jeune fille. Elle avait parlé comme s'il y avait d'autres personnes ici, mais elle ne voyait rien ni personne à part cet enfant. La petite agrippa de nouveau les barreaux.

— Et toi, pourquoi es-tu ici ? Qu'est-ce que tu as fait pour qu'ils capturent la princesse du royaume d'Orris ?

La reine releva vivement la tête, ses cheveux noirs tombant devant son visage. Le sang dans ses veines se glaça. Elle l'avait reconnu ! Sa mère l'avait toujours caché des autres royaumes. Ils ne l'avaient connu qu'à un très jeune âge. Elle essayait toujours de la cacher quand des représentants venaient chez eux. Après la mort de son père, c'était comme si elle n'avait pas existé.

— Comment est-ce que tu sais qui je suis ? asséna-t-elle.

La petite fille secoua la tête, pensive. Elle alla s'asseoir au fond de sa cellule, contre le mur froid.

𝑳𝒂 𝒓𝒆𝒊𝒏𝒆 𝒓𝒐𝒖𝒈𝒆Where stories live. Discover now