Chapitre 37

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Ils l'avaient décidé. Aujourd'hui serait le jour ou le royaume d'Irya sera réduit en cendre. Le chaos se rependra sur leurs terres. Ce serait entièrement la faute du roi. Les civils ne seraient pas épargnés. Il n'y aurait pas de pitié. Aujourd'hui, plus rien n'allait être comme avant. Le roi avait déclaré la guerre depuis bien longtemps, et il était enfin temps de lui faire honneur. L'armée de Zora était dehors. Oui, elle pouvait les entendre crier, quémander la guerre. Ils étaient assoiffés de sang, tout comme elle.

Kieran marchait à côté d'elle dans les couloirs du château. Il avait absolument tenu à venir avec elle malgré sa blessure. Il lui avait promis qu'il tenait la douleur. Elle n'y croyait pas un mot, mais elle n'avait pas le choix que de le laisser venir avec elle. La reine avait pris l'épée avec laquelle elle avait combattu plus tôt. Celle-ci était tachée de sang. Les couloirs étaient vides, et quand ils passèrent au-dessus du hall, ils pouvaient entendre l'agitation au dehors. Oui, son armée était bel et bien là. Elle n'avait pas pu leur donner plus de directives, mais elle était sûr qu'ils étaient déjà passés à l'action, étant donné qu'ils n'avaient pas reçu de nouvelles d'elle depuis des jours.

Kieran était silencieux, il ne lui semblait pas comme d'habitude. Bien sûr, son cœur avait arrêté de battre pendant quelques minutes, elle le lui avait raconté, mais il semblait comme absent. Il sentit son regard insistant sur lui.

— Tu es toujours prête ?

— Toujours. Mais toi, est-ce que tout va bien ?

Il s'approcha d'elle et posa un doux baiser sur son front qui lui paraissait comme une plume qui avait frôlé sa peau.

— Tant que tu l'est, je le suis aussi. Je serais toujours à tes côtés, quoi qu'il arrive, même dans les moments où tu t'y attend le moins.

Elle hocha la tête, puis comme convenu, elle prit de l'avance et marcha devant, se dirigeant vers le seul endroit ou le roi pouvait être : la salle du trône. Kieran marcha derrière elle, il devait être en train de déployer ses ombres. Avec lui, elle se sentait en sécurité, elle était plus que sur d'elle. Leur plan était simple. Zora partirait tuer le roi tandis que Kieran l'escorterait en usant de ses ombres, prenant la précaution de ne pas les envoyer vers Zora. Ainsi, ils tueraient tous ceux sur leurs passages. Ce royaume ne méritait que ça. Leur fichue religion abolie il y a des années était le diable incarnée.

Un sourire s'afficha sur le visage de la reine. Elle allait venger son père, comme elle l'avait tant voulu. Le roi aurait enfin ce qu'il méritait depuis déjà longtemps. Ses pas lourds résonnaient parmi le silence troublant du château. Ils tournèrent à droite, et l'adrénaline de Zora se fit enfin stimuler. Un garde. Son sourire carnassier s'agrandit alors qu'elle commença à faire tourner son épée entre ses mains.

C'était le moment. Elle courut vers lui et lui trancha la cheville d'une épée. L'homme tomba à la renverse. Elle en profita pour lui planter la lame dans le cœur. Ses yeux étaient remplis d'horreur. Elle retira l'épée d'un coup sec, du sang tachant son visage. Elle souffla sur une mèche de cheveux devant ses yeux. La partie pouvait commencer.

Les deux armes en mains, elle arpenta les couloirs, sûre d'elle. Tuer la rendait plus forte, c'était ce qui alimentait sa folie. Elle sentit la démence monter peu à peu en elle. Un autre garde barra son chemin, ayant entendu le bruit. Il brandit son épée droit vers elle. La fine lame entailla son bras. Elle ne s'avoua pas vaincu pour autant et s'abaissa avant qu'il ne puisse lui asséner un autre coup. Elle planta son arme avec rage dans la gorge de son assaillant. L'épée ressortit de l'autre côté de son cou. Au même moment, un autre arriva dans sa direction.

Elle se saisit de l'épée de son assaillant au sol et la lança en direction de l'homme. L'épée traversa son ventre. Il tomba à terre dans un lourd fracas. Elle récupéra ses armes sanglantes plantées dans leurs corps. Au fond du couloir, une porte était entrouverte. Zora n'avait même pas remarqué qu'elle se trouvait dans le couloir qui menait droit à la salle du trône, ce qui expliquait sûrement le nombre de gardes présents. Elle y entra prudemment, conduite par la rage qui émanait de son corps. Tout à coup quelque chose lui serra le cou. La porte derrière elle se ferma d'un bruit sourd. Ses armes tombèrent au sol dans un bruit métallique.

𝑳𝒂 𝒓𝒆𝒊𝒏𝒆 𝒓𝒐𝒖𝒈𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant