Chapitre 34

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Elle avait peut-être attendu trois bonnes heures, elle ne savait pas exactement. Cette pourriture avait osé parler de son père ! La reine passa une main nerveuse dans ses cheveux. Elle lui ferait regretter... La jeune femme était trop préoccupée à cogiter qu'elle ne vit pas les deux hommes arriver devant sa cellule. La porte s'ouvrit pendant une seconde, puis se referma de suite.

Zora se leva précipitamment du petit lit où elle s'était assise. Un soulagement énorme l'envahit quand elle vit Kieran se tenir devant elle, sain et sauf. Il ne semblait pas blessé, du moins, pas de l'extérieur. Elle courut vers lui pour le prendre dans ses bras. Celui-ci la serra fort contre lui.

— J'ai eu tellement peur quand je ne t'ai pas vu ce matin, confia-t-il d'une voix préoccupé.

Il mit ses mains de part et d'autre de son visage et vérifia méticuleusement qu'on ne lui avait pas fait du mal. Elle était tout pour lui. La perdre était inimaginable.

— Ils t'ont fait quelque chose ? Est-ce qu'ils t'ont touché ? demanda vivement Zora.

Ses yeux allèrent sur tout son corps. Elle ne voyait rien. Pas de blessures visibles. Kieran posa un baiser rassurant sur son front.

— Je vais bien, murmura-t-il.

Zora posa une main sur son torse. Elle avait envie de rester blotti contre lui pendant des heures. La reine lui raconta sa discussion effrontée avec le roi. La jeune femme avait une boule dans la gorge alors qu'elle empêchait ses larmes de couler. Le roi était en train de salir la mémoire de son père.

***

La journée était passée en un éclair. Personne n'était venue les voir dans leurs cellule. Zora se demanda l'intérêt de les avoir emmenés ici. Peut-être que Nya avait vendu la mèche. De plus, Zora avait menacé le roi, alors ils pouvaient rester ici encore longtemps. Ils ne leur ramenèrent plus aucune nourriture, ni eau. Mais la reine n'en avait que faire. Elle préparait sa vengeance. Oui, elle allait agir très bientôt. Elle en avait marre de rester dans ce royaume sans rien faire. Son armée devait bientôt arriver. Tout allait bien se dérouler.

***

Il faisait encore plus sombre dans la prison. La nuit était déjà tombée. Kieran et Zora se partageaient le petit lit de fortune qu'ils avaient à disposition. Celui-ci était petit pour eux deux, mais ils se débrouillaient. Kieran reposait son dos contre le mur tandis qu'il serrait la reine entre ses bras pour ne pas qu'elle tombe. Ils dormaient tous les deux à point fermé, leurs têtes collées l'une contre l'autre. Tandis que le visage de Kieran affichait une sérénité absolue, celui de Zora semblait tourmenté. Elle commença à gigoter dans son sommeil alors qu'elle fronça les sourcils. Son cœur battait de plus en plus vite.

— Non, lâche moi ! hurla-t-elle.

Elle se réveilla en sursaut, les yeux écarquillés. Kieran fut sorti de son sommeil. Il paniqua avant de voir Zora assise sur le bord du lit. Elle passa une main tremblante dans ses cheveux alors qu'elle se leva. Elle souffla pour essayer de se calmer tandis que Kieran vint se placer devant elle.

— T'as fait un cauchemar ? dit-il en la prenant par la taille.

La reine acquiesça. Zora ne pouvait plus vivre de cette façon. Sa mère venait la hanter pendant son sommeil. Elle n'avait pas trouvé un autre moment pour le faire. La scène de son cauchemar tournait en boucle dans sa tête. A ce moment-là, elle avait envie de tout abandonner, de craquer. Ses sanglots étaient bloqués dans sa gorge. Kieran remarqua son mal être. Sans qu'il ne s'y attende, la reine déboutonna sa chemise devant lui, et ce qu'il vit fit frémir les ombres à l'intérieur de son corps.

Zora le regarda dans les yeux, bouleversé, alors qu'une fine larme coula le long de sa joue. Kieran avait les yeux larmoyants. Le buste de la reine était marqué de cicatrices. Il y en avait des plus ou moins grosses. Kieran réalisa alors pourquoi elle n'avait jamais voulu enlever son tee-shirt devant lui. Ce soir, elle lui montrait une partie d'elle-même qu'elle n'avait jamais montré à personne. La jeune femme se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas fondre en sanglots. Elle avait une envie irrépressible de pleurer. Est-ce qu'en lui montrant son corps, cela le repousserait ? Il la regarda avec effroi, tandis qu'elle le regarda avec chagrin. Ce soir, elle s'était sentie suffisamment en sécurité pour dévoiler une partie douloureuse de sa vie. Avec Kieran, elle se sentait en confiance. Elle devait évacuer ce qu'elle avait au fond d'elle, c'était ce dont elle avait besoin, et elle savait qu'elle pouvait le faire devant lui.

𝑳𝒂 𝒓𝒆𝒊𝒏𝒆 𝒓𝒐𝒖𝒈𝒆Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum