Epilogue

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Trois ans plus tard

Le château sinistre était digne d'un royaume comme celui-ci. Il avait été entièrement bâti pour elle. Il faisait deux fois la taille d'un château standard. Il avait été fait d'un matériaux presque unique au monde, d'un noir de jais dont on pouvait facilement voir son reflet à travers. L'apparence du royaume était sombre, tout à l'image de la reine. Le royaume d'Orris s'était étendu, et les terres de l'ancien royaume d'Irya étaient devenues les siennes. L'autre royaume, Ascidia, n'en avait pas fait d'objection. Personne n'osait affronter la reine d'Orris. Tous les ressortissants de la guerre qui avait duré trois jours étaient devenus ses sujets, dont elle prenait un malin plaisir à malmener. Elle était comme un pantin guidée par les ténèbres. Des ténèbres si noires et profondes qui la rongeaient de l'intérieur.

Zora n'avait plus aucun sentiment, elle n'était plus qu'une coquille vide, un puits sans fond dont elle n'arriverait jamais à en sortir. Elle était destinée à finir sa vie sans aucune émotion ni pitié. La perte de son père et de son premier amour lui avait appris une leçon de vie. Elle n'était pas légitime à l'amour. Elle n'aimerait plus personne jusqu'à la fin de ses jours. Zora ne ferait plus l'erreur de tomber amoureuse. Ce sentiment était trop dur à porter. Il était dévastateur. Les blessures de son cœur étaient voués à ne jamais se refermer. La reine se trouvait dans la salle du trône. Celle-ci lui plaisait beaucoup. Elle avait pris le soin et le temps de ramasser les crânes des victimes de la guerre pour leur enlever la peau calcinée un par un. Ainsi, cela faisait une décoration des plus grandioses derrière elle. Le mur était rempli de crânes tous empilés les uns sur les autres, qui témoignaient de son égo et de sa cruauté.

Pour la première fois, elle s'était vêtue volontairement d'une robe noire comme la cendre qui dévoilait ses fines jambes. Celle-ci possédait un décolleté entrouvert qui descendait jusque dessous sa poitrine. De ce fait, on pouvait apercevoir quelques cicatrices qui ornaient son corps. Des plus récentes, et des plus vieilles. La reine voulait provoquer sa mère en enfer. Elle qui avait toujours voulu qu'elle soit la plus belle et sophistiquée des princesses, elle n'avait qu'à la regarder de là-haut. Zora redressa fièrement la tête. Le regard de la jeune femme était brûlant. Brûlant de haine et de colère envers le monde. Un fin voile de morosité venait perturber ses yeux couleur jade.

Elle passa une main sur son épée posée sur ses jambes. Le rouge du sang sur ses mains sortaient du lot. Ses yeux sans émotions rencontrèrent ceux des personnes devant elle.

— Majesté, quelle est votre sentence ?

Le bras droit de la reine la fit sortir de ses pensées. Depuis les années qui étaient passées, elle avait ordonné d'amener tous les adhérents de la religion ostone qui avaient survécu, ainsi que la communauté des ombres qui vivaient reclus sur les terres du royaume d'Orris. Elle désirait les juger un par un, les condamner un par un.

— Mettaient les dans l'arène.

Ses mots retentirent dans la salle sombre uniquement éclairée par de grands lustres, devant les quelques personnes présentes, et surtout, devant le visage terrorisé de Ohtar et Artanis. Dans ce nouveau royaume qu'avait érigé Zora, tout le monde la craignait. Elle régnait en maître, elle déversait le sang, et personne ne pouvait l'arrêter. La reine avait étendu son territoire, avait pris possession des terres du royaume d'Irya après l'avoir réduit en cendres. Elle avait mis en place une arène. Une arène qui consistait à être tué, ou se faire tuer. Ainsi, après tous les crimes qu'elle avait commis, on l'appelait la reine rouge. 

𝑳𝒂 𝒓𝒆𝒊𝒏𝒆 𝒓𝒐𝒖𝒈𝒆Where stories live. Discover now