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chapitre 1 : Enola, maintenant

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- Sérieusement ?

- Oui.

- Sérieusement ?

- Enola, oui.

- Attends... Mais sérieusement ?!

- Tu ne lèves pas la voix sur ta mère. râlait mon père en continuant de tourner dans le pavillon résidentiel, à la recherche d'une place de stationnement pour enfin garer la voiture.

- Vous m'avez fait un guet-apens !

- Tout de suite les grands mots. se moquait Danny, lui valant un coup de poing de ma part sur l'épaule. Aïe putain, Enola !

- Danny, pas de gros mots. rabâchait encore le maître de famille. Ah, enfin une place !

Comprenant très bien que mes parents n'en avaient rien à faire de mon indignation, je me renfonçais dans mon siège avant de croiser mes bras sous ma poitrine et de rejeter mon regard par ma fenêtre. Je n'en revenais pas, je venais de me faire tirer de force sans même le savoir, à aller dîner chez nos anciens voisins.

Il y avait une raison toute simple et évidente pour que je réagisse de cette manière et si seulement une des personnes présentes dans la voiture en avait la moindre idée, il ne m'aurait jamais laissé venir. Je ne voulais pas le revoir, pas maintenant, ça allait être affreusement gênant que de me retrouver face à lui.

Et puis, avec un peu de chance, peut-être qu'il ne serait pas là. Peut-être qu'il ne serait pas dans sa propre maison, un vendredi soir. Après tout, il semblait plutôt fêtard et avec beaucoup d'amis, j'avais encore sûrement une possibilité pour ne pas le croiser ce soir.

- Tu sais vraiment pas t'habiller. j'envoyais ma main sur l'arrière de la tête de Danny, alors qu'on marchait côte à côte. Quoi, j'ai pas le droit d'être honnête ?

- Si. Et t'as le droit aussi de fermer ta gueule.

- Enola ! c'était au tour de ma mère de grincer des dents face à mon vocabulaire peu distingué. Tu n'as pas intérêt à parler comme ça devant les González.

- Fernando a la même façon de s'exprimer. me soutenait mon traître de frère.

- Ce n'est pas une raison. Ça fait des années qu'on ne les a pas vu alors j'aimerais que, vous deux, vous vous teniez bien.

- Ça va, on va pas rencontrer la reine d'Angleterre aussi.

- Toujours pas une raison.

La maîtresse de famille nous jaugeait du regard une dernière fois avec mon petit frère, avant de détourner les yeux en grognant longuement. Elle paraissait vraiment angoissée a l'idée que l'on se comporte mal chez nos anciens voisins et en vrai, c'était compréhensible.

À Tegueste, on avait été à la même échelle sociale que celle des González mais, depuis qu'ils avaient déménagés pour s'installer sur le sol espagnol, au sens propre, ils avaient drastiquement changé de mode de vie grâce - ou peut-être à cause - de leur fils.

- J'espère que ma quiche est bonne. murmurait maman en regardant le plat chaud qu'elle tenait précieusement dans ses mains. Pedro l'a toujours aimé.

- Il sera peut-être pas là ce soir, y avait match hier à l'autre bout de l'Espagne.

- Prions pour. me chuchotais-je à moi-même, prenant soin que personne n'entende la discussion avec ma personne.

𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪Où les histoires vivent. Découvrez maintenant