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chapitre 34 : Enola, avant

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Barcelone.

Barcelone, c'était là où Pedro allait être envoyé d'ici quelques mois.

Pratiquement deux mille cinq cent mètres, c'était la distance qui allait bientôt nous séparer.

Évidemment que j'étais heureuse pour lui, évidemment que j'étais fière de lui.

Mais une partie de moi ne cessait de me le rappeler.

Barcelone.

Barcelone, c'était là où Pedro allait être envoyé d'ici quelques mois.

Pratiquement deux mille cinq cent mètres-

- Enola, viens on fait une photo !

Fernando qui attrapait mon bras, me tirait de mes pensées alors que je me retrouvais encerclée par les garçons, en moins de deux secondes. Coincée entre mon frère et Pedro, je me maquillais de mon sourire habituel, celui qui disait "tout va bien", alors qu'il avait envie de hurler "tout ne va pas bien".

Quand on m'avait appris pour son départ de Las Palmas, je n'avais pas eu l'ombre d'une réticence ou d'une arrière-pensée, je m'étais seulement dit qu'il était en train de gravir les échelons pour atteindre son but final. Est-ce que cela faisait quelqu'un d'égoïste, si je disais que je n'avais limite pas envie qu'il parte plus loin que les îles espagnoles ?

Quand on y réfléchissait bien, Barcelone ce n'était pas la porte à côté, je ne pourrais pas m'y rendre une fois par mois pour saluer mon ancien voisin, impossible. J'allais devoir me contenter des vacances, voire des vacances d'été vu le prix des transports. J'en avais la nausée rien que d'y réfléchir.

- Vous êtes beaux les enfants. nous souriait Julianna après avoir arrêté de nous mitrailler avec son téléphone.

Très vite, les deux tornades du nom de Fernando et de Danny, s'éclipsaient à l'étage pour reprendre leur partie de foot, alors que moi, je me retrouvais aux côtés de Pedro qui n'osait pas trop me regarder dans les yeux. Ce n'était même pas lui qui m'avait annoncé son départ pour Barcelone, j'avais surpris une discussion entre nos frères une fois, et avais confronté le brun juste après, dans mon jardin, à minuit et quelques.

J'avais remarqué son regard fuyant, la manière dont il se triturait les doigts et la bouche, il n'était pas à l'aise du tout. Je lui avais seulement murmuré "Je sais", pour qu'il hoche de la tête et qu'on reste en silence de longues minutes.

Puisqu'on savait très bien ce qu'allait amener son arrivée à Barcelone et on ne voulait pas y penser en vérité. Du coup, on jouait les aveugles, on jouait aux personnes qui ne savaient pas et surtout, qui ne voulaient pas savoir.

- Viens avec moi.

J'avais à peine le temps de protester que les doigts de Pedro s'emmêlaient discrètement dans les miens, pour nous balader dans le salon de sa maison. Tous les invités étaient là pour lui mais il ne semblait que faire de ces gens à qui il avait seulement dit bonjour, dans une forme de politesse la plus basique.

Pedro n'avait pas envie de faire la fête, il n'arrivait pas à sourire et ça, depuis qu'il savait que j'étais au courant de son transfert. À ne pas s'y méprendre, j'étais fière de lui. Très, même, je savais ce qu'il allait pouvoir accomplir dans un club pareil et j'avais juste hâte de le voir encore monter. Il jouait déjà pour l'équipe d'Espagne des moins de dix-huit ans, il ne lui tardait d'atteindre l'équipe A maintenant, il allait y arriver.

𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪Where stories live. Discover now