23.

2.3K 151 40
                                    

chapitre 23 : Pedro, maintenant

◦•●◉✿✿◉●•◦

La tempe contre le mur de mon entrée, je soufflais une énième fois en regardant l'heure sur ma montre. Il était déjà vingt-et-une heure passées et on était bien en retard avec Enola pour l'anniversaire d'Ousmane. Pourtant, je lui avais dit à cette idiote de se dépêcher mais elle avait semblé vouloir n'en faire qu'à sa tête et, par conséquent, elle me foutait également dans la merde.

Parce-que moi j'étais prêt à partir depuis presque une heure.

- Enola ! m'exclamais-je rageusement depuis le bas de mes escaliers, une main sur la rambarde et un pied sur la première marche.

- Deux secondes, j'arrive !

- Putain mais accélère !

- J'ai dit que j'arrivais !

- Ça ne va pas de lui parler sur ce ton, Pedro.

La voix grisonnante de ma mère me fit grimacer alors que je tournais la tête vers elle. Maman avait ses bras croisés sous sa poitrine et son regard sévère me faisait comprendre qu'elle n'avait pas l'air d'apprécier la manière dont j'échangeais avec Enola. Si seulement elle savait à quel point je pouvais détester notre nouvelle colocataire.

- C'est elle qui prend tout son temps aussi. grognais-je en fermant partiellement les yeux, comme pour me calmer.

- Ça va, Ousmane ne va pas te claquer la porte au nez pour cinq pauvres petites minutes de retard.

- Quarante minutes, de retard. corrigeais-je ma génitrice qui se pinçait les lèvres, comprenant alors très bien mon état. Enola !

- Arrêtes de crier, je suis là !

D'un geste précipité et enragé, je tournais la tête vers les escaliers avant de me figer devant la silhouette qui descendait gracieusement les marches, regardant ses pieds chaussés de talons pour ne pas tomber. Au dernier moment, je retenais ma bouche de s'ouvrir et ma main de se tendre vers Enola pour l'aider à passer les dernières marches, me rappelant que ma mère était encore là.

D'ailleurs, cette dernière ne perdit pas un instant pour s'émerveiller devant la sublime robe que portait Enola, qui tombait jusqu'à ses genoux avec une légère fente sur le côté. Le bleu nuit du tissu faisait luire ses prunelles et j'avais l'impression d'être plongé des années en arrière, quand j'avais découvert ma voisine portant une robe orange pour l'anniversaire de Luis.

- Tu ne me déçois jamais avec tes tenues. la remarque de ma mère fit rougir la brune et moi sourire bêtement. Tu es très belle.

- On ne sait jamais si je ne rencontre pas un garçon là-bas. un rictus s'étirait sur les lèvres d'Enola quand je venais lui pincer discrètement la hanche. Bon, on va y aller avant que Pedro ne fasse son caca nerveux.

- Vas te faire foutre.

- Pedro !

Ma mère me foutait un coup sur la cuisse, faisant éclater de rire Enola qui franchissait en première la porte d'entrée, mon humeur massacrante la suivant de près. Voilà qu'elle se grouillait maintenant, c'était la meilleure.

Ne me gênant pas pour dévisager la brune qui montait à bord de ma voiture sans même attendre que je lui autorise, je finissais par la rejoindre en retenant un grognement dans ma gorge. J'espérais juste ne pas planter mon véhicule dans le premier poteau que je verrais, si Enola commençait à me prendre la tête.

𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪Where stories live. Discover now