𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪

15.

chapitre 15 : Pedro, maintenant

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Les jambes croisées sur le canapé, je balançais mon bras derrière ma tête en regardant mon portable qui était dans une main, scrollant sur les réseaux. Des petits rires m'échappaient quand je repérais deux ou trois trucs marrants que je likais, avant qu'un corps menu n'attire différemment mes yeux.

Sans me gêner, je regardais Enola qui entrait dans le salon, saluant ma mère d'une bise polie. Elle venait juste de se réveiller à la vue de sa mine déconfite mais quand nos yeux se croisèrent rien qu'une seconde, je voyais son visage se fermer pour que la petite danseuse me dévisage sans retenue. Et ça me faisait sourire.

Après nous avoir prévenu qu'elle allait faire cuire les pancakes dont elle avait préparé la pâte hier soir, ma mère s'éclipsait du salon, nous laissant seuls avec Enola qui faisait exprès de m'ignorer. Mais alors qu'elle allait quitter aussi la pièce, la brune s'arrêtait en plein milieu de sa marche pour revenir vers moi, d'un pas déterminé.

Son front plissé ne m'effraya même pas d'une semelle, elle était très attirante comme ça. Comme toujours en réalité.

- Bonjour chère colocataire. déclarais-je simplement d'un air amusé qui ne fit même pas tiquer Enola. Bien dormi ?

- Écoute moi bien Pepi. je grimaçais devant ce surnom qui me suivait depuis ma plus tendre enfance. On va clarifier deux-trois trucs, toi et moi.

- Je t'en pr-

Alors que j'allais achever ma phrase, Enola attrapait fermement ma mâchoire entre ses doigts après s'être suffisamment penchée vers moi pour avoir son visage en face du mien. Ma bouche se retrouvait écrasée par ses phalanges qui la retenaient prisonnière, comme j'avais pu faire avec mon ancienne voisine, hier après-midi.

Et malgré ça, je gardais ce sourire, j'adorais ce qui était en train de se passer pour être honnête.

- Je ne sais pas à quel jeu tu tentes de jouer avec moi mais... elle faisait une légère grimace qui fit battre bizarrement mon cœur.

Putain, elle était vraiment sexy.

- Tu vas perdre.

- Ça c'est toi qui le dis Eno'. répondais-je sarcastiquement en arquant un sourcil.

- Tu me crois si je te dis que tu as déjà perdu ?

- Absolument pas.

Enola jurait silencieusement alors que je lui mimais un simple baiser avec mes lèvres qui la fit encore plus jaser, jusqu'à ce qu'elle s'éloigne finalement en me jugeant une dernière fois. Très satisfait de cet échange, je croisais mes deux bras derrière ma tête en la regardant partir, la poitrine totalement en feu.

Elle n'avait pas vraiment tort quand elle disait que j'avais perdu.

Elle avait mon cœur entre ses mains depuis tant d'années en même temps.

(...)

- T'as fait quoi ?!

À mes côtés, Pablo s'extasiait alors qu'Elvira me regardait avec de grands yeux, à deux doigts de recracher la gorgée de café qu'elle venait de boire. Ça avait été sûrement une mauvaise idée que de leur raconter le sorte de défi qu'on s'était instaurés avec Enola. Peut-être.

- Je veux juste lui prouver qu'elle a tort, c'est tout. avouais-je en haussant des épaules avec un air totalement détachée de la situation.

Sauf que je n'avais qu'une envie, rentrer chez moi et poursuivre ce jeu avec Enola qui me faisait vibrer totalement. Et d'ailleurs, heureusement pour moi que la brune avait fini par me lâcher la bouche tout à l'heure puisque, proche d'elle à ce point, j'avais eu du mal à contrôler mon corps qui ne m'avait demandé qu'une chose.