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chapitre 24 : Pedro, avant

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Trop nul.

J'étais trop nul pour réaliser mes rêves, mon plus grand rêve. Et la neige aussi, c'était trop nul.

Cette pensée était en train de ruiner l'après-midi plage qu'avait organisé mes parents, justement pour me changer un peu d'air. Ils avaient été formels avec Fernando et la famille Martinez, pas un débat foot ne devait être prononcé durant le week-end de vacances, c'était spécial désintox'.

Par exemple dans la voiture pour venir à Los Roques, mon frère avait fait une blague dans le style où mes parents devaient être contents que j'aie été refusé au Real Madrid, vu que c'était le club opposé à notre équipe de cœur. Ça avait suffi à mettre ma mère en rogne et elle lui avait même promis qu'il s'occuperait du nettoyage de la maison louée avant notre départ.

Et pour son plus grand bonheur, ça avait réussi à me faire rire, quelque chose que je n'avais pas fait depuis l'annonce de mon rejet.

- Tu veux venir faire du volley avec nous ?

Une silhouette se dessinait sur ma droite et je tombais sur Enola en tournant ma tête. La visière de sa casquette bleue cachait légèrement ses prunelles mais j'arrivais quand même à discerner son beau visage. À Tegueste, on vivait dans deux maisons contiguës et là, pour deux jours, j'avais le loisir et le privilège de me retrouver dans le même logement que celui de ma voisine. Hier soir, on avait parlé au moins une bonne heure sur la terrasse, à deux heures du matin, et ça faisait bien longtemps que je ne m'étais pas senti respirer comme ça.

- Je suis bien assis, je bronze.

- Pepi, t'es totalement habillé, ce serait bête d'avoir la marque des manches de ton haut.

Je n'étais pas un très bon menteur.

- Tu veux qu'on parle de ce qu'il s'est passé ? me demandait-elle doucement en s'installant à mes côtés, salissant son short fin avec des grains de sable de la plage.

- Non, j'en ai pas envie.

- D'accord... Sache que je les trouve bien nul de t'avoir fermé la porte au nez, t'es prometteur Pedro.

- Vas dire ça au sélectionneur du Real. riais-je jaune avant de croiser mes bras sur mes genoux relevés, cachant mon menton dans le creux de mon coude.

- Je suis sérieuse, ils ne savent pas à côté de quoi ils sont passés et c'est tant pis pour eux.

- Hmm... Merci ?

- De rien. je pouffais de rire en secouant la tête. Alors, tu viens jouer ?

- Pas tout de suite.

- Dans cinq minutes ?

- Dix.

- OK, à dans cinq minutes alors.

Avant même que je ne puisse répliquer, Enola embrassait ma joue et se relevait en époussetant les grains de sable qui s'étaient collés à son derrière. Je l'aurais bien aidé en s'en débarrasser mais j'avais trop peur que les yeux bioniques de son père ne m'aperçoivent avec la main sur les fesses de sa fille.

Je ne savais pas comment mais on était parvenus, avec la brune, à réussir à s'embrasser de temps en temps quand les regards étaient détournés ou qu'on était seuls, rien qu'elle et moi. Parfois c'était drôle de se cacher pour se faire des bisous mais des fois, ça me mettait les nerfs de ne pas pouvoir l'approcher comme j'aimerais le faire.

𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ