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chapitre 26 : Enola, avant

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Dans la vie, j'en avais vécu des moments compliqués.

La mort de mon poisson rouge à mes huit ans. Le B+ que m'avait mis madame Garrasco alors que je méritais un A. Le cancer de mon unique papy, qu'il avait vaincu soit dit en passant. Le jour où des pestes de mon collège avaient décidé de cacher mon sac que j'avais laissé un instant sans surveillance, me modélisant alors presque une crise de panique.

Y en avait un paquet de moments difficiles dans la vie mais là, je ne pourrais classer celui que j'étais en train d'affronter. Xavier rangeait péniblement les valises de son fils dans le coffre de la voiture et j'avais l'impression de sentir mon cœur s'effriter, comme s'il se brisait pour pouvoir se trouver une place dans le véhicule.

Julianna n'arrêtait pas de prendre Pedro dans ses bras en lui promettant qu'ils allaient bientôt finir de boucler les papiers, et pouvoir le rejoindre à Las Palmas. Et il y avait moi, en arrière-plan, qui regardait la scène sans dire un mot.

- Chérie, ça va être l'heure. prévenait le père Gonzalez après avoir bruyamment claqué la porte du coffre. On va devoir y aller si tu ne veux pas que le petit loupe son vol.

- Oui, oui, pardon. Vas dire au revoir mon cœur, on t'attend dans la voiture.

Chose dite, immédiatement accomplie, le reste de la famille de Pedro montait à bord tandis que je regardais le brun serrer Danny dans ses bras, puis mes parents. Honnêtement, j'avais l'impression d'être une de ces héroïnes de film, qui attendait patiemment que son copain vienne lui faire des adieux larmoyants et déchirants.

Mais bizarrement, aucune larme ne pointait le bout de son nez, j'avais les yeux secs et bien attentifs aux derniers moments passés avec Pedro, avant qu'il ne parte pour Las Palmas. Peut-être était-ce parce-que je savais qu'il allait accomplir un de ses rêves, que je n'arrivais pas à être vraiment triste.

Sérieux quoi, Pedro recruté par un club de foot, c'était ce dont pour quoi il avait travaillé tellement d'années pour en arriver là, impossible pour moi de lui en vouloir de partir. Même s'il allait terriblement me manquer.

- Enola...

Le brun se plantait juste devant moi et je le regardais alors sans rien dire, détaillant son visage pour n'en oublier aucune parcelle par la suite.

- Pedro.

- Je crois que je suis presque déçu de ne pas te voir effondrée. je pouffais de rire en même temps que lui tandis qu'il finissait par enrouler ses bras autour de mon cou pour me serrer contre lui. Tu fais attention à toi.

- Oui, promis.

- Et si Sergio continue à te tourner autour, tu-

- Je t'aime toi, pas lui.

Brutalement, je sentais les muscles de Pedro se tendre avant qu'il ne pousse un long soupir avec les yeux clos, comme s'il avait besoin de respirer.

- Répètes. l'entendais-je me murmurer alors que mon nez était toujours coincé dans son cou.

- Je t'aime, Pedro.

- Je t'aime aussi, plus que ce que tu peux croire. me promettait-il avant d'attraper mes joues pour me regarder dans les yeux. Et je regrette un truc.

- Quoi donc ?

- J'aurais dû te bloquer dans ma chambre pour pouvoir te faire un bisou d'adieu, comme dans les films.

𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪Where stories live. Discover now