𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪

37.

chapitre 37 : Pedro, maintenant

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Deux semaines étaient passées depuis l'accident de Pablo, et j'aurais aimé dire que tout était rentré dans l'ordre. Certes, de mon côté, les amours allaient de bon train, je vivais un truc magique avec Enola, mais quand on se penchait sur les amitiés, c'était tout de suite moins rose.

Je passais pratiquement toutes mes soirées à rester au téléphone avec Pablo pour vainement essayer de le consoler, de lui montrer que tout n'était finalement peut-être pas si noire dans son histoire avec Elvira. Allez convaincre votre meilleur ami qu'il devait tourner la page avec une fille dont il était follement amoureux, c'était mission impossible.

Et je le comprenais, moi-même je n'aurais jamais pu renoncer à ma relation avec Enola, sous prétexte que ses parents ne m'acceptaient pas.

- Là, c'est libre.

La voix de ma copine me tirait de mes pensées alors que je me reconnectais rapidement à la réalité, revenant très vite sur Terre pour tourner à gauche et me garer sur l'une des rares places vides à Tegueste. Dans mes souvenirs, ça n'était pas aussi compliqué de se garer dans ma ville natale mais l'essor des environs avait conduit pas mal de personnes à s'y installer

Dix minutes que je tournais en rond dans le quartier pour trouver un emplacement de libre, et si ma copilote ne me l'avait pas fait remarquer, je n'aurais jamais trouvé.

- Oublie pas les fleurs dans le coffre. me prévenait-elle d'ailleurs au moment où je m'apprêtais à verrouiller la voiture que l'on avait loué pour nos deux jours passés ici.

- Oh euh, ouais, pardon.

- Je rêve ou t'es stressé ? le ton amusé d'Enola me fit esquisser un rictus nerveux.

- Stressé à l'idée de me présenter à tes parents comme ton petit-copain et plus comme leur voisin ? Non, je vois pas du tout pourquoi je le serais.

- Ça va bien se passer, ils t'adorent.

- Eux, pas Danny.

- Danny t'aime bien aussi. C'est juste que... T'es assez maladroit comme garçon quand tu t'exprimes.

- Mais j'étais jeune, c'était y a quatre ans, j'ai plus la même mentalité depuis.

- Je sais Pedro, détends-toi.

Son bras qui s'enroulait autour du mien me fit brièvement soupirer alors que je me rapprochais de ma brune, bouquet pour sa mère en main. Je ne savais pas comment j'allais me faire accueillir par les Martinez et je redoutais vraiment la réaction du frère d'Enola. C'était certes son benjamin mais ce n'était pas pour autant qu'il n'était pas ultra protecteur envers elle.

Surtout contre les gars qui estimaient que s'ils sortaient à nouveau avec sa frangine, ce serait pour la faire souffrir. Mais vraiment, quel con je pouvais être parfois.

- Grand sourire, politesse, gentillesse, et on est bon. me briefait rapidement la danseuse sur le pas de la porte. Allez, c'est pas la première fois que tu te présentes à la famille de ta copine tout de même.

- Bah... Si. Pas toi ?

Les sourcils d'Enola se fronçaient et je ressentais une boule dans ma gorge quand elle se mettait à secouer la tête de droite à gauche. Comment ça ? J'étais persuadé qu'elle n'avait jamais eu de copain auparavant et là, elle semblait m'indiquer l'exact opposé.