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chapitre 2 : Enola, avant

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Les bras croisés sous ma poitrine, je plissais le front en regardant le cadre accroché au mur, sous tous les angles.

- Non, il n'est pas droit. déclarais-je finalement dans un murmure, avant de monter à nouveau sur mon lit pour bouger la photo d'une dizaine de degré sur la droite. Là, je suis sûre que ce sera mieux.

Un sourire satisfait aux lèvres, je descendais de mon matelas avant de m'atteler à finir de ranger tout le bordel qui traînait dans ma chambre. Il y avait des cartons de partout, si bien que je ne voyais même plus le bois de mon plancher. Les déménagements n'avaient jamais été ma came et c'était surtout le fait de devoir déballer toutes mes affaires à chaque fois, qui me torturait.

Mais bon, papa nous avait promis avec Danny que c'était la dernière fois que l'on changeait de domicile et j'avais envie de le croire. Je n'en pouvais plus de me faire des amis dans les quatre coins du monde, ils ne devenaient que de simples correspondants après, jusqu'à se transformer en parfaits inconnus.

Impossible pour moi de me rappeler le nom de ma première copine, à Malaga, j'avais vécu mon premier déménagement à mes trois ans et mes parents n'avaient pas jugé bon de prendre le numéro de la famille de Galice. Mais peu m'importait, je l'avais déjà oublié un mois après.

- Enola, tu veux venir avec nous chez les voisins ?

Relevant le nez d'un de mes cartons de vêtements, je tournais la tête vers le seuil de mon entrée, où se tenait ma mère.

- Les voisins ? répétais-je avec les sourcils froncés. On les connait ?

- Non mais la maman m'a gentiment proposé de venir prendre le thé chez elle, avec tout le monde. Ça te dit ?

- Non merci. J'ai même pas fini de tout ranger en plus.

- Tu pourras faire après, on ne restera pas longtemps.

Tissu de mensonge. Je savais très bien comment se terminait ce genre de rendez-vous chez des voisins. "Oh, vous pourriez rester à la maison, on va commander des pizzas". Très peu pour moi, ça ne m'intéressait pas.

- Non, vraiment.

- Bon, comme tu veux. Ils ont deux fils en plus.

- Je vois pas en quoi je pourrais bien m'entendre avec eux. répliquais-je d'une voix las. Ça va aller, je préfère rester ici.

- D'accord, très bien. Tu m'appelles si tu as besoin.

J'acquiesçais simplement avant de me reconcentrer sur la pile de pulls qui attendait sagement d'être rangée dans mon armoire, alors qu'en bas, j'entendais mon père, mon frère et ma mère, s'habiller pour partir chez les voisins. Déjà que je n'étais pas connue comme quelqu'un de sociable, très peu pour moi l'idée de faire copain-copain avec de nouvelles personnes.

Je rentrais au collège dans deux semaines et il fallait que je me prépare mentalement à aborder cette nouvelle année avec zéro point de repère. J'en salivais d'avance dis donc.

Quelques heures plus tard, je pouvais enfin souffler après avoir viré tous les cartons de ma chambre. Et j'avais d'ailleurs bien vu ce qui devait être un simple goûter chez les voisins, ça avait dû se transformer en véritable repas puisque mes parents n'étaient toujours pas revenus. Le soleil commençait à se coucher peu à peu et je réfléchissais déjà à ce que j'allais bien pouvoir me préparer pour le dîner.

𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪Место, где живут истории. Откройте их для себя