𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪

8.

chapitre 8 : Pedro, avant

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La seule fois où j'avais réussi à comprendre approximativement les mathématiques, ça remontait au jour où Enola était venue à la maison pour m'expliquer le théorème de Pythagore. Depuis, néant.

J'avais vraiment besoin de ses cours particuliers.

- Enola elle mange pas avec nous aujourd'hui ? je secouais la tête pour répondre à Luis alors que l'on était déjà attablé dans le self du collège. Ah ouais ? Pourquoi ?

- Elle s'est faite une amie dans sa classe et je lui ai conseillé de manger avec, histoire qu'elle sympathise un peu.

- Oh dommage, elle est cool comme fille. renchérissait Sergio tandis que je haussais des épaules. Mais elle compte rester quand même avec nous, des fois ?

- J'en sais rien, je lui ai pas demandé. Pourquoi ça t'intéresse autant ?

Je levais la tête de mon plat de semoule pour regarder mon pote qui avait le visage cramoisi alors que tous nos autres collègues semblaient se foutre de sa gueule, pour une raison qui m'échappait vraisemblablement. Ils avaient tous l'air de savoir quelque chose que j'ignorais et ça me tapait véritablement sur le système, j'avais horreur de me sentir à l'écart dans mon groupe.

- Qu'est-ce qu'il y a ? lâchais-je finalement pour qu'au moins quelqu'un me réponde. Allô ?

- Sergio il a un coup de cœur sur Enola.

Mes yeux s'écarquillaient devant le fautif qui grognait en réfutant les dires de Félix qui avait sérieusement affirmé cette accusation. Mon regard dérivait par la suite sur Sergio qui ne savait plus où se mettre, se grattant nerveusement la nuque comme je ne l'avais jamais vu être. Et encore plus insolite, j'avais l'impression que quelque chose était en train de me grignoter dans la poitrine, plus précisément vers mon cœur.

Je me retrouvais étonné à détester l'idée qu'un de mes potes s'intéresse à Enola, ça me semblait impensable.

- Ah ouais ? déclarais-je simplement afin d'essayer de noyer le poisson.

- Non mais, pas un gros coup de cœur non plus. s'expliquait Sergio en bafouillant. Je la trouve juste très jolie.

Ouais, comme toute personne censée au final.

- Et ?

- Et... Je voulais savoir si elle avait quelqu'un.

Deux options s'offraient à moi.

Premièrement, je lui mentais en lui disant que oui, qu'elle était en couple avec un type rencontré dans une des villes où elle avait fait escale dans sa vie. Que c'était du sérieux, du solide, qu'il ne faisait pas le poids face au Dieu grec avec qui elle sortait.

Ou deuxièmement, je ravalais mon rejet en le rassurant, lui affirmant qu'elle était totalement libre, sans personne autour.

Je préférais être honnête.

- Je crois pas. claquais-je en me remettant à manger pour faire passer la pilule.

- Oh, trop bien. Tu penses que je pourrais être son style ? je haussais des épaules sans le regarder. J'ai pensé à l'inviter au cinéma ce week-end, j'espère qu'elle a pas trop de dev-

- Elle a un gala de danse. le coupais-je en ne mentant pas pour le coup. Dimanche toute la journée.

- C'est pas grave, je peux voir vendredi soir sinon.