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chapitre 38 : Enola, avant

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Impressionnée.

C'était le terme, impressionnée. Ou alors sur le cul, totalement bouleversée, abasourdie.

Je ne me rendais pas compte que j'avais le cul sur un canapé à Barcelone, les yeux vissés sur l'écran de télé qui rediffusait le match. Pedri. Venait. De. Marquer. Son. Premier. But. Pour le FC Barcelone.

Oui, j'étais impressionnée.

- Incroyable ça, Pepi ! s'exclamait Fernando en se levant subitement du canapé, brandissant ses bras en l'air comme pour remercier le bon Dieu.

Le cœur battant à la chamade dans ma poitrine, j'observais Pedro taper dans les mains d'un de ses coéquipiers qui portait à ce moment-là le brassard de capitaine, Lionel Messi. Moi aussi j'avais envie de me pincer pour en croire mes propres yeux tellement ça me paraissait irréel.

Pedro, mon Pedro, qui célébrait un but marqué avec l'un - sinon le - des plus grands footballeurs que cette Terre ait un jour portée. Et ce n'était même pas dans n'importe quelle compétition en plus, il venait de faire remporter un point de plus au score de ce match de Ligue des Champions, dans les phases de groupe si j'avais tout bien compris.

En tout cas, Barcelone était bien parti pour être premier de son groupe et ça ne m'étonnait pas du tout.

Le seul point noir à cette euphorie, c'était le fait que l'on soit obligés de regarder ce match depuis le salon des Gonzalez, et non directement dans le stade, à cause d'un virus qui avait envahi le monde entier au cours de l'année. Ça nous obligeait à porter des masques, à se désinfecter les mains toutes les secondes et à s'enfermer chez soi le plus clair de son temps.

J'avais réussi à m'échapper de Tegueste pour atterrir ici, avant le début de la soirée, et je me retrouvais confinée chez nos anciens voisins, à regarder un match que j'aurai pu voir directement dans ma maison. Mais ça avait une saveur différente d'être ici.

- Je suis trop dégoûté de pas avoir pu voir ce match de mes propres yeux. grognait Fernando quand je le rejoignais dans la cuisine, une fois la rencontre terminée.

Le FC Barcelone l'avait emporté haut-la-main, de cinq buts d'avance, ne confortant qu'encore plus leur pôle position dans le groupe.

- Pareil, j'aurai aimé voir Pedro jouer.

- Hmm, c'est dommage d'avoir loupé le but de ton mec.

Surprise, je me figeais d'un coup avec le goulot de ma bouteille d'eau au bord des lèvres. En face de moi, Fernando explosait de rire avant de refermer la porte du frigo et de laisser tomber ses avants-bras sur l'îlot central nous séparant, histoire de me confronter du regard. J'avais le sang qui bouillonnait dans mes veines, j'espérais vraiment que Pedro n'avait pas vendu la mèche à son frère, sachant qu'on ne sortait même pas encore ensemble.

- C'est-à-dire ?

- Je suis pas bête, je t'entends le rejoindre dans sa chambre quand tout le monde est couché.

Son rire détendu contrastait drastiquement avec mes membres tendus, et j'avais beau essayer de me la jouer fine, je voyais bien que ça ne mordait pas du tout de son côté.

- On n'est pas ensemble.

- À d'autres Enola.

- Non, sérieusement. On n'a pas encore donnés de termes sur notre relation.

𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪Where stories live. Discover now