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chapitre 19 : Pedro, maintenant

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Ce que j'aimais bien chez Enola, c'était la manière dont son visage pouvait changer dramatiquement d'émotions à n'importe quel moment. Par exemple, le simple fait de lui toucher la hanche par derrière, de manière totalement innocente alors qu'elle était en discussion avec mes parents, ça suffisait à la faire rougir.

C'était la pointe de ses oreilles qui prenait d'abord une teinte rosée, puis le bout de son nez et enfin ses joues. J'adorais manier ses mimiques de la sorte, ça n'avait pas changé depuis notre enfance.

- Ça va durer une semaine du coup, mes parents se sont déjà chargés de régler le logement. continuait la brune en tentant d'être le moins perturbée par mes doigts qui jouaient sur ses hanches.

- De quoi qui va durer une semaine ? je me mêlais à la conversation, me rendant compte que je ne savais même pas de quoi ils parlaient tous les trois.

- Enola a un stage à Madrid pour la danse. m'informait ma mère avec un sourire fier.

Elle avait toujours perçu Enola comme sa propre fille, à défaut d'en avoir une, et je ne leur avais jamais avoué que j'aimais ça, qu'ils considèrent la nana dont j'étais amoureux, telle une personne déjà incluse dans la famille. Je me rappelais que plus jeune, je m'étais dit que ça m'enlèverait une grosse épine du pied.

- Oh, je savais pas. laissais-je entendre en resserrant mes doigts autour de la taille de la petite danseuse, alors qu'elle m'adressait son meilleur regard noir.

- Il faut croire que j'avais omis ce fait. répondait sarcastiquement Enola avant d'essayer de se dérober de ma prise, ce qui fut un piètre échec.

La table de la cuisine où on se tenait debout derrière, dissimulait ma main que j'avais sur sa peau, me permettant de jouer avec elle sans que ni mon père, ni ma mère, ne s'en rendent compte. Il y avait juste notre colocataire qui semblait mal en point, pour une raison qui leur échappait évidemment. Si seulement ils savaient le jeu qu'on entretenait avec l'ancienne voisine, maman aurait déjà fait un infarctus en direct, trop heureuse d'apprendre que son fils intéressait quelqu'un. 

Elle craignait les vautours autour de notre famille, des femmes qui prétendraient m'aimer pour ce que je possédais et pas pour qui j'étais. Alors si Enola se présentait comme candidate pour conquérir mon cœur, ma mère ferait tout pour la faire gagner. Sans savoir qu'elle était déjà la vainqueur, et ça depuis longtemps.

- Tu pars quand ? je baissais la tête vers Eno' tandis que ses griffes se plantaient dans le dos de ma main.

- Lundi prochain.

- Elle aura le temps de voir ton match avant ! précisait ma mère, comme si ça allait changer quelque chose dans ma vie.

- Je ne suis pas sûre de pouvoir v-

- Oh, mais c'est super ça. Enola me jetait un regard noir après que je l'aie coupé. Je demanderais à Elvira de t'accueillir si tu veux.

Étonnamment, Enola n'était pas fan de la copine de Pablo alors qu'elle ne l'avait jamais rencontré. Mais elle avait toujours eu du mal à s'entendre avec les filles, vu le calvaire qu'elle avait vécu au collège à cause de deux-trois pestes qui avaient décidé de lui mener la vie dure. Depuis, elle préférait rester proche des garçons, n'arrangeant rien à son cas car ses camarades de la gente féminine continuaient à la détester pour ça.

Sauf que là, on parlait d'Elvira, une des filles les plus douces que je connaisse et qui aidait n'importe quelle personne, à commencer par mon pote qui avait besoin qu'on lui fasse découvrir toutes les facettes d'un couple. C'était drôle que de l'entendre me raconter ses nouvelles expériences avec sa petite-amie, il ressemblait à un gamin qui apprenait la vie.

𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪Where stories live. Discover now