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chapitre 13 : Enola, maintenant

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Cinq minutes.

Cinq minutes c'était le temps que j'avais réussi à passer en compagnie de Pedro dans sa salle de bain, avant que les souvenirs de notre enfance ne me remontent en flèche et que je me revêtisse de mon armure en pierre. Je le détestais pour avoir transformé une des personnes que j'aimais le plus, en l'être que je haïssais à un point culminant.

Rien de pire encore que de vivre sous le même toit que le sien.

- La nouvelle est dans la Lune.

Des rires suivant la remarque tout juste prononcée, me firent relever la tête alors que je découvrais le groupe de pimbêches de ma classe, en train de gracieusement se moquer de moi. Pour ne pas changer tiens.

- Sérieux, fous-moi la paix Anastasy. grognais-je avant de me replonger dans mon casier que je vidais pour rentrer chez les Gonzalez.

- Tout le monde a vu comment tu t'es rétamée au sol sur la dernière chorée. pouffait-elle de rire, amusant ses petits toutous derrière elles.

- Faut croire que ma chute a plus retenu l'attention de la prof, que ta performance minable.

Le visage de la blonde virait au rouge pivoine et je ne faisais que de lui sourire de manière diabolique, histoire de lui faire comprendre que son mini-harcèlement n'avait aucun effet sur moi. Si seulement elle savait qu'au collège, j'avais dû affronter les pires pestes qui n'aimaient pas ma proximité avec des garçons, elle s'agenouillerait presque devant moi.

Mais je préférais garder ce fait bien ancré dans un coin de ma tête.

Alors que l'autre débile allait répliquer quelque chose, quelqu'un la bousculait sur le côté, me faisant froncer les sourcils. Une touffe brune s'empressait d'ouvrir son casier qui se trouvait juste à côté du mien, évitant royalement le regard noir d'Anastasy. Je l'avais déjà vu dans mon cours mais je ne lui avais jamais adressé la parole, d'ailleurs je n'avais même pas remarqué qu'on était voisines de casier.

- Regarde où tu mets tes pieds la prochaine fois, Enola. appuyait la peste avant de faire demi-tour, suivie de près par ses petits mignons.

Esquissant un rire moqueur, je secouais la tête avant de finir de fourrer mes affaires dans mon sac. J'avais hâte de rentrer chez les Gonzalez, j'étais épuisée et, je n'avais qu'une envie, exploser Fernando à Mario Kart. C'était notre jeu depuis mon arrivée dans la maison familiale et chaque soir, on se retrouvait dans sa chambre pour s'affronter sur sa console.

Ça occupait pas mal mes soirées en réalité.

- Honnêtement, j'ai trouvé ta chute plutôt artistique.

La voix de la métisse à côté de moi résonna dans le vestiaire vide, alors que je tournais la tête vers elle, tombant sur la porte de son casier ouverte.

- M- Merci. C'était de l'improvisation en plus.

- Je ne doute pas sur ça.

En même temps, on pouffait de rire avant que la femme sans visage ne se décide à se montrer, fermant son casier avec le cadenas, et m'adressant un sourire sympathique. Je n'étais pas orientée du côté féminin mais je la trouvais franchement super jolie, vraiment très jolie.

- Marianne. se présentait-elle en me tendant sa main. Et toi tu es Enola.

- Anastasy m'a gâché mon côté mystérieux. plaisantais-je, faisant rire Marianne. Enchanté.

𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪Où les histoires vivent. Découvrez maintenant